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3 septembre 2014

Trois tableaux qui se ressemblent

Alors que des érudits nous signalaient l'existence de deux portraits presque semblables du prévôt Rausis par Cortey et un autre par Gay à la cure de Liddes (dont nous publierions volontiers une reproduction) voici qu'on nous signale également qu'un portrait posthume de cet homme d'Eglise se trouve à l'hospice du Simplon. On l'appellera, le portrait no 4.
Cette oeuvre est présentée dans un mémoire de Frédérique Rey écrit en 2007 sous la direction du professeur Gaëtan Cassina à l'université de Lausanne. Elle a été peinte en 1854 par Emmanuel Chapelet.
L'auteur (qui ne connaît que la version 1 (ill. 2)  de Martigny) y compare l'oeuvre de Cortey et son imitation par Chapelet (ill. 4) :

Au dos du portrait de Pierre-Joseph Rausis, exécuté par Chapelet, figure cette inscription : « copie d'après Félix Cortey par Eml Chapelet ». L'artiste montheysan n'a toutefois pas repris complètement tous les détails de ce portrait. En effet, la croix pectorale n'est pas la même. Chapelet a aussi troqué le vêtement que tient l'ecclésiastique contre une lettre sur laquelle est inscrite : « A Napoléon Bonaparte 1er Consul ». (ill. 5)
Le contexte historique, dans ce cas précis, est essentiel. Napoléon, lors de son passage au Grand-Saint- Bernard, en mai 1800, avait hautement apprécié l'utilité de cet hospice. Il résolut d'établir un hospice monumental au sommet de la nouvelle voie de communication reliant Genève à Domodossola par le Valais et le Simplon. Sans même consulter les chanoines du Saint-Bernard, Napoléon Bonaparte décrète, le 21 janvier 1801, la création d'un hospice en tout point semblable à celui du Saint- Bernard. Ainsi Pierre-Joseph Rausis, chanoine régulier, prévôt du Grand-Saint-Bernard en 1804, peint par Cortey la même année, est au cœur des événements, de même le peintre pris dans le tourbillon de l'histoire. Mais dans le portrait, aucune allusion à Napoléon Bonaparte, ce sont les attributs religieux qui figurent en bonne place dans ce tableau comme si la dimension religieuse prenait le pas sur les événements politiques. Par contre, Chapelet prend la liberté d'inscrire le nom de Napoléon Bonaparte 1er Consul dans son œuvre ; le point de vue a changé. C'est comme si l'artiste rendait un hommage posthume à la figure de l'homme politique et reconnaissait son apport au Valais. 

Une affaire à suivre, dès qu'un lecteur nous aura envoyé une reproduction du tableau no 3, celui de Liddes! Nous publierons alors la biographie sur le sujet.

Pour mémoire nous vous remettons une copie du catalogue du trésor avec le portrait no 2, celui de l'Hospice:

On peut lire ici le commentaire comparatif du chanoine Voutaz entre les tableaux 1 et 2 de Cortey.

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