8 septembre 2020

La droite encombrée

Au soir du 4 mars 2018, à une écrasante majorité, le peuple valaisan manifesta son désir d’une révision complète de la Constitution et en confia le soin à une assemblée constituante. Le PDC et l’UDC devaient avoir les oreilles bouchées en ce dimanche soir-là. Ou peut-être étaient-ils occupés à se pousser du coude pour être plus à droite encore que leur voisin…

Le soin qu’affichent certains leaders de ces deux partis à ne pas se mettre en question relève à la fois de leur fort ancrage conservateur et de la suffisance de leurs raisonnements qui font du « y en a point comme nous » une signature d’originalité. A la seule évocation du lancement d’une initiative visant à un rajeunissement d’un texte fondateur vieux de plus d’un siècle, il se sont réveillés sur leurs pattes arrière, ergots dressés, dénonçant la vanité d’une démarche pareillement populaire.

Le PDC et l’UDC n’ont pas voulu cette réforme et ont fait connaître, en amont de la votation y-relative, leur double opposition à la révision et, pis encore, au fait de la confier à une constituante. Peut-être ont-ils pensé qu’il y avait plus à perdre qu’à gagner dans un tel processus démocratique et ils ont revêtu leur refus des vêtements de l’inutilité.

Qui pouvait penser alors que le PLR se ferait l’allié d’une telle retenue ? Qu’il mettrait, lui aussi, l’essentiel de ses forces à déséquilibrer les balances.

Il a fallu les deux journées de sessions plénières à Brigue pour revoir à l’oeuvre la lourde machine à ne point oser.

Tous les thèmes susceptibles de brûler les doigts furent traités avec des gants d’abord, des extincteurs ensuite. Les rapports Etat-Eglises, la revue de détail des droits fondamentaux, la transparence financière des partis, le vote des étrangers, l’abaissement à 16 ans du droit de vote, les règles menant à une véritable équivalence des genres… autant de thèmes pour les alliés de circonstance où clamer sa volonté de ne rien changer et où préparer les utiles fratries pour le printemps prochain.

Frustrant ?

Certes. Mais enfin on sait depuis longtemps que sous les propos vertueux se cachent parfois des intentions moins nobles.

Les jeunes générations et celles à venir jugeront de l’attention que l’on porte à leurs élans comme à leurs désarrois. Puissent-elles ne pas retenir l’abstention pour remède à leur étonnement !

Jean-François Lovey
Constituant du district d'Entremont

2 commentaires:

  1. Merci Mr. Lovey pour ces éclaircissements ! En fait, cela nous conforte dans nos certitudes...ne rien changer ! On pourrait douter que certains élus se soient aperçus que nous ayons franchis non seulement un nouveau millénaire, un nouveau siècle et de nouvelles décennies.
    Cette nouvelle constitution est élaborée pour les génération futures, dont les rejetons des élus encroutés, et non pour les réfrigérés du changement !

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  2. Quelle surprise ! Les déçus se plaignent, bien que la démocratie, par essence, soit la soumission au nombre. J'ai été député, j'ai perdu des combats, même des élections parfois, et malgré tout je respecte la démocratie, parce que je n'ai su ni plaire ni convaincre. Eh oui, ces représentants du peuple qui ne partagent pas vos opinions ont bel et bien été élus par la partie de la population que vos idées n'ont pas convaincus et à qui vous n'avez pas plu, et leur manière de penser a convenu. Je vous comprends, moi aussi j'ai été déçu d'être seul à avoir raison.

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