28 décembre 2017

Pour une entrée progressive à l’école

Le député Florian Alter s'engage depuis de nombreuses années pour une entrée progressive à l'école enfantine. Il réagit suite à une intervention de Christophe Darbellay, chef du Département de l'Economie et de la Formation, à visionner ici: lien vers la vidéo.

Il y a quatre ans, la loi sur l’école primaire était traitée au Grand Conseil. Plusieurs sujets furent discutés intensément par les élus notamment celui des horaires de classe.

Alors que certains fustigeaient l’introduction du mi-temps toute l’année pour le premier degré, s’affolant de voir disparaître des heures d’école et surcharger les crèches et les UAPE, d’autres se félicitaient de laisser les bambins de 4 ans entrer dans le système scolaire progressivement sans les sur-scolariser, ce qui à cet âge semblait peu utile pour leur bien.

Les débats étaient passionnés et le vote serré (67 pour le mi-temps, 61 contre).

Quelle ne fut ma surprise lorsque l’ordonnance du service partit dans le sens contraire en faisant disparaître des heures d’école dans le premier cycle diminuant ainsi l’horaire à 12 périodes pour le premier degré, 24 pour le deuxième et 28 pour les deux derniers. Les 1H ne se trouvent plus que neuf heures en classe, comme je l’avais déjà soulevé en 2015 dans une interpellation au sujet de cette même ordonnance.

La loi est claire: l'enfant entre dans la scolarité obligatoire de manière progressive. Durant toute la première année, il suit l'école à mi-temps. Durant les trois années suivantes de ce premier cycle, l'enfant suit la classe à plein temps. Or, si on accepte que le plein temps du premier cycle est de 28 périodes, ce qui me semble un bon équilibre entre l’épanouissement humain et scolaire des enfants, on peut facilement en déduire le mi-temps: 14 périodes.

Alors bien qu’au parlement des élus de tous bords s’inquiétaient de voir diminuer la durée du temps passé en classe par les élèves, c’est exactement ce que l’ordonnance à contribuer à faire.
Il y a quelques jours, Christophe Darbellay a donc jeté un pavé dans la mare en mettant le doigt sur cette sous-scolarisation. Et je découvre avec plaisir des réactions diverses suite à cette nouvelle, dont celle qui m’interpelle plus particulièrement: il ne faut pas se débarrasser de nos enfants en les scolarisant.

Je suis pleinement d’accord avec cette idée-là mais nous entrons alors dans un autre débat. Il faut que l’entrée à l’école se fasse en équilibre entre la famille et l’institution. Si nous enlevons des heures essentielles à l’école, il faudrait idéalement dégager en parallèle du temps pour les parents: commencer à réfléchir au temps partiel dans le secteur privé, parler du congé paternité, voire parental, développer le télétravail, revaloriser certains salaires qui poussent des parents à sacrifier leur vie de famille pour pouvoir tourner financièrement, … en résumé, réorganiser le monde professionnel afin de donner aux parents la possibilité de profiter davantage des premières années de vie de leurs enfants. Il n’est à mon avis nullement nécessaire de diminuer les heures d’école afin d’ouvrir crèches et UAPE à tour de bras.

Je profite donc de cette tribune pour souffler mon idée au département: 14 périodes la première année et 28 le reste du premier cycle. Cela aura un impact moindre sur l’organisation générale et renforcera l’école dans son rôle d’apprentissage.

Florian Alter

Député d'Entremont

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