Le 13 février, notre journée de votations sera bien chargée et si les sujets sont très variables (on touche autant à la recherche scientifique et aux impôts qu’à la prévention de la santé des jeunes), il en est un qui passionne moyennement : le train de mesures en faveur des médias. Après le débat acharné qu’avait suscité No Billag, on aurait pu croire qu’il en irait de même ici. Mais l’enjeu est différent cette fois-ci. Il ne s’agit plus de savoir si la presse est politisée, si la RTS est un média d’information à la solde de la gauche, mais plutôt de ne pas laisser mourir une presse plurielle et diversifiée en Suisse : les médias locaux. Le débat est à la fois national et régional, même s’il peut paraître paradoxal de s’exprimer au niveau national pour que des presses cantonales puissent continuer d’exister et d’informer sur les réalités d’une région particulière.
Mais qu’on ne se trompe pas, c’est ici que se trouve l’enjeu principal de cet objet. Le tissu régional de la presse en Suisse dépend fortement du découpage des cantons. Historiquement, les médias sont un contre-pouvoir politique important, ancré dans un contexte particulier. Il suffit de regarder la politique valaisanne et zurichoise pour se convaincre que nos réalités, nos expériences sont différentes. Les médias internationaux n’auront jamais un ancrage local aussi fort, et ce n’est d’ailleurs pas le but recherché. Si le train de mesures vise à soutenir cette diversité nationale, la liberté de la presse est garantie et démontre bien l’importance des médias dans notre démocratie. Principaux vecteurs d’informations pendant le COVID, les médias suisses ont transmis les informations sur la pandémie, ont questionné les mesures mises en place. D’ailleurs, ils ont spécifié les mesures édictées à l’échelle cantonale et qui divergeaient parfois d’une région à l’autre. Finalement, les médias ont aussi donné la parole aux opposants comme aux partisans de cette politique de gestion. Alors que les vérités alternatives se développent sur Internet, les médias se sont révélés de précieux outils pour avoir accès à une information de qualité et vérifiée.
Il ne s’agit cependant pas que d’une question de politique locale. Les médias régionaux informent également la population sur les évènements culturels, sociaux et économiques locaux. Ils participent à la vie d’une région, ils en sont la vitrine et en même temps le produit. On peut détester un édito de notre journal cantonal et en même temps admirer la richesse de la vie valaisanne à travers ses pages et ses reportages. Perdre cet ancrage local serait dommageable, non seulement du point de vue de l’information, mais surtout du relais du monde culturel qui fait qu’on s’identifie à telle région et non pas à une autre.
Que dire de plus, sinon que les fonds pour financer ce train de mesure sont déjà existants ? Il ne s’agit pas ici d’augmenter la contribution des citoyen.ne.s suisses aux médias, mais de préserver un patrimoine de l’information qui, sans ce soutien financier, à terme s’érodera et se détériorera au profit d’une presse dématérialisée et déshumanisée, dans le sens qu’elle ne sera plus singulière, mais générale.
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