Entremont Autrement ne donne pas de mot d’ordre pour les votations, mais consulte son comité et ses élus. Voici donc en vue des votations fédérales du 13 juin prochain la position d’Entremont Autrement.
1.- Initiative populaire "Pour une eau potable propre et une alimentation saine - Pas de subventions pour l’utilisation de pesticides et l’utilisation d’antibiotiques à titre prophylactique » "
L’initiative exige que seuls les agriculteurs qui n’utilisent pas de pesticides et d’antibiotiques à des fins prophylactiques et qui nourrissent leur bétail avec le fourrage produit dans leur exploitation, ou ailleurs en Suisse, puissent obtenir des paiements directs. L’Etat soutiendrait la transformation de l’agriculture suisse pendant la période de transition de 8 ans en soutenant la recherche et la formation agricole et fournira des aides à l’investissement. Les subventionnements directs continueront mais seront subordonnés aux nouvelles conditions (pas de pesticides et d’antibiotiques, et autosuffisance).
La majorité des membres du comité et les élus qui se sont exprimés sur cet objet de votation sont favorable à cette initiative. A noter qu’au moment de la récolte des avis, certaines personnes étaient encore indécises.
2.- Initiative populaire "Pour une Suisse libre de pesticides de synthèse"
L’initiative veut mettre fin à l’usage de pesticides de synthèse par les agriculteurs, mais aussi par les particuliers, les entreprises et les pouvoirs publics. Le texte de l’initiative couvre également les produits importés, garantissant ainsi des conditions équitables pour l’agriculture suisse, qui est désavantagée par la législation actuelle. Par rapport à tous les autres produits phytosanitaires, ce sont les pesticides de synthèse qui présentent les plus grands risques pour les êtres humains et la nature. L’initiative entend protéger notre santé, notre environnement et notre eau potable et donc les moyens de subsistance des générations futures. L’initiative prévoit une période de transition de 10 ans.
A une large majorité, les membres du comité et les élus d’Entremont Autrement qui se sont exprimés sur cette initiative ont également choisi le oui à cette initiative.
3.- Loi Covid19 - la loi fédérale du 25 septembre 2020 sur les bases légales des ordonnances du Conseil fédéral visant à surmonter l’épidémie de COVID-19
Depuis l’arrivée de l’épidémie de covid, le Conseil fédéral a pris des mesures pour protéger la population et soutenir les personnes et les entreprises qui subissaient les conséquences économiques de la pandémie. La loi sur les épidémies ne contenant pas de base légale pour toutes les mesures, il a dû avoir recours au droit de nécessité qui est limité dans le temps. Le Conseil fédéral et le Parlement ont élaboré la loi COVID-19 pour prolonger les mesures. Le Parlement a adoptée la loi en septembre 2020 et l’a déclarée urgente pour qu’elle entre en vigueur immédiatement. Le référendum a abouti.
Pour le comité référendaire opposé à la loi Covid-19, il ne faut pas légitimer rétroactivement les pouvoirs d’urgence que le Conseil fédéral s’est arrogé pendant la pandémie et il ne faut pas les prolonger jusqu’à fin 2021. La loi Covid-19 est inutile car la majorité du texte traite de prestations financières qui peuvent être décidées par arrêtés fédéraux.
A la quasi unanimité, les membres du comité et les élus d’Entremont Autrement qui se sont exprimés sont contre le référendum et en faveur de la loi.
4.- Loi sur le CO2 (la loi fédérale du 25 septembre 2020 sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre)
On le constate au fil des saisons, les dégâts du changement climatique sont partout dans le monde et dans notre pays. Cette évolution est due principalement aux émissions de gaz à effet de serre tel le dioxyde de carbone (CO2 ). Le Conseil fédéral et le Parlement veulent réduire davantage les émissions de gaz à effet de serre de la Suisse grâce à une loi sur le CO2 entièrement révisée. Un référendum a été lancé. La loi promeut les investissements dans le bâtiment et les infrastructures et soutient les entreprises novatrices, favorisant l’assainissement de bâtiments ou la pose de bornes de recharge pour véhicules électriques. Elle encourage par ailleurs la commercialisation de véhicules consommant moins d’essence ou de diesel. Alors que les comportements respectueux du climat sont récompensés, les personnes qui génèrent de grandes quantités de CO2 , par exemple en prenant souvent l’avion, doivent débourser plus. Pour le comité référendaire, cette loi est couteuse, inefficace et antisociale.
A l’unanimité, les membres du comité et les élus qui ont accepté de participer au sondage sont favorables à la loi sur le CO2.
5.- Loi sur les mesures policières de lutte contre le terrorisme
Aujourd’hui, la police ne peut en principe intervenir que si une infraction a déjà été commise. Pour prévenir les attaques terroristes, le Conseil fédéral et le Parlement ont créé la loi sur les mesures policières de lutte contre le terrorisme comme base légale permettant à la police d’agir plus facilement à titre préventif.
Cette loi peut obliger une personne à se présenter régulièrement auprès d’un service de l’État ou interdire une personne de contacter d’autres personnes ou de quitter la Suisse ; avec une décision d’un tribunal, un terroriste potentiel peut aussi, en dernier recours, être assigné à résidence. S’il existe des indices concrets et actuels suggérant une menace terroriste, un canton, le Service des Renseignement ou une commune peut demander à l’Office fédéral de la police (fedpol) de prononcer une ou plusieurs mesures prévues par la nouvelle loi.
Une coalition d’ONG défendants les droits humains, ainsi que le mouvement Opération Libero dénoncent la privation arbitraire de liberté et la menace qui pèse sur l'État de droit, la loi ne donnant aucune définition de « personnes terroristes. Désormais, des personnes telles que des politiciens, les journalistes, des critiques, des activistes climatiques engagés et même des mineurs de plus de 12 ans ayant tenu des propos controversés pourront potentiellement être qualifiés de terroristes.
Il se dégage une légère majorité sur cette question au sein des membres du comité et des élus en défaveur de cette nouvelle loi.
Je pourrais vous parler des innombrables progrès accomplis par l'agriculture afin de diminuer son impact sur l'environnement et sur la santé ainsi que pour participer activement à la biodiversité. Mais ce serait très long. Je ne peux que vous conseiller de vous renseigner par exemple sur les exigences d'IP Suisse (label de la coccinelle, 18'500 exploitations agricoles) et me contenterai de vous poser quelques questions, que vous vous êtes d'ailleurs certainement posées avant de prendre position, n'est-ce-pas ?
RépondreSupprimer- Tout d'abord, un petit problème pour les matheux (Urbain par exemple :) :
Sachant que les produits alimentaires bios constituent de nos jours environ 10,8 % des denrées produites en Suisse, qu'une exploitation bio produit entre 20 à 30 % moins qu'une exploitation traditionnelle, que notre auto-approvisionnement se monte à environ 56 % mais qu'il a tendance à baisser, que nous importons donc à ce jour environ 44 % de denrées alimentaires, quel sera le pourcentage des importations lorsque nous ne disposerons que de produits bios ?
- Cette hausse des importations ne fera-t-elle pas grimper le taux de CO2 chez nous, et dans les pays exportateurs ?
- N'y a-t-il pas dès lors incompatibilité entre un OUI aux initiatives et un OUI à la Loi sur le CO2 ?
- N'y a-t-il pas incompatibilité entre ces initiatives et les art. 104 et 104a de la Constitution relatifs à la sécurité alimentaire ?
- Sur le plan social, ces initiatives ne sont-elles pas plus que discutables, puisqu'évidemment les prix de la nourriture vont augmenter et que les produits suisses ne pourront être alors accessibles qu'à une élite ? Les autres se contenteront de poulets hongrois, de céréales ukrainiennes ou de porcs hollandais, avec des contrôles très aléatoires sur leur qualité ?
- L'initiative sur les eaux demande la fin des antibiotiques. Qu'en sera-t-il du bien-être animal ? Seriez-vous prêts à laisser souffrir les animaux pour votre bien-être personnel ? La Suisse a les conditions de détention des animaux les plus sévères du monde, ce dont je suis très fière. Et nous serions prêts à accepter un retour en arrière ?
- Le Rhin transporte chaque année 64,8 t de produits chimiques industriels et ménagers, 19,8 t d'édulcorants artificiels, 16,9 t de médicaments et 0,9 t de produits phytosanitaires. Les verts mènent-ils le bon combat ? N'est-il pas plus facile de s'attaquer à 2 % de la population plutôt qu'aux lobbys de la pharma ?
- Où sont donc passés chez EA les défenseurs de l'agriculture de proximité, des produits locaux, des circuits courts, qui, la plupart, invoquaient ce thème comme argument électoral ?
La réponse à ton problème est 59% ... en partant d'une baisse de productivité de 30% ... et en ne changeant rien aux proportions des divers aliments produits.
SupprimerAinsi, actuellement, notre dépendance alimentaire de l'étranger se monte à 44% de nos besoins. Demain, en cas de production 100% bio, en partant de tes chiffres, notre dépendance s'élèverait alors à 59%.
Une petite précision sur la dite dépendance.
Il faut savoir que notre dépendance actuelle n'est vraiment pas égale entre les produits/aliments végétaux (57%) et les aliments d'origine animale (1%).
file:///C:/Users/Urbain/Downloads/b2-rapport-explicatif-ps-sda-08052020%20(2).pdf
En rééquilibrant ou en inversant production d'aliments d'origine animale et culture de produits/aliments végétaux, notre dépendance de l'étranger s'en verrait diminuer par rapport à l'état actuel.