Pour rappel, Entremont Autrement ne donne pas de mots d'ordre pour les votations, mais nous déterminons la tendance qui se dégage des membres du comité et des élus pour un oui ou pour un non, et nous publions cette tendance sur notre blog.
Aujourd'hui, c'est trois NON qui sortent de notre sondage auprès du comité, des élus et des candidats aux élections cantonales 2021.
Initiative populaire: « Interdiction de se dissimuler le visage" ou aussi appelée initiative anti-burqa.
Cette initiative est lancée par le comité d’Egerkingen, le même qui est à l'origine de l'initiative anti-minarets. L'initiative populaire se base sur trois principes pour justifier l’interdiction de se voiler le visage dans les lieux publics, les transports, les services administratifs, etc.. : 1) se dissimuler le visage est incompatible avec la notion de vivre ensemble dans une société libre ; 2) se voiler la face est l’expression de la soumission de la femme, ce qui est incompatible avec l’égalité de droit entre femmes et hommes ; 3) interdire de se voiler le visage permet de renforcer la sécurité et de lutter contre la criminalité.
Le Conseil Fédéral et le Parlement rejettent cette initiative et proposent un contre-projet indirect qui légifère sur l’obligation de montrer son visage lors de contrôles de police. Si l'initiative est refusée, le contre-projet entre en vigueur.
A la quasi unanimité, Entremont Autrement s'oppose à cette initiative pour notamment les raisons suivantes: cette initiative va trop loin et elle n’est pas nécessaire au vu du peu de nombre de personnes portant le voile intégral en Suisse. Elle va à l’encontre des compétences allouées aux cantons. Mais surtout cette initiative, contrairement à ce qu'elle affirme, ne protège pas la dignité des femmes et ne renforce pas leurs droits; au contraire, il s'agit d'une initiative sexiste qui veut contrôler le corps et l'image des femmes et leur dénie leur capacité d'autodétermination. Les revendications pour améliorer les droits des femmes en Suisse ne portent pas sur le un quelconque besoin de légiférer sur les vêtements (égalité de salaire et des droits dans les assurances sociales; redéfinition du viol; etc...).
En aparté, je trouve comique que nous devions voter sur une telle initiative en cette période où tout le monde doit se cacher le visage derrière un masque et le fait sans trop de contestation ni d’interrogation…. (Sophie Juon)andreaebener.com
La loi sur les services d'identification électronique
Les Chambres fédérales et le Conseil fédéral ont élaboré la loi fédérale sur les services d’identification électronique (LSIE). Cette loin permet de créer une identité électronique (e-ID) grâce à laquelle il sera possible d'effectuer de nombreuses opérations sur internet en toute sécurité, y compris des opérations nécessitant généralement de se présenter physiquement (abonnement de téléphonie mobile, ouverture d’un compte bancaire ou commande d’un extrait du casier judiciaire).
Selon cette loi, la Confédération reste seule garante du système, même si sa réalisation technique est confiée à des tiers. Ceux-ci devront obtenir une reconnaissance de l’Etat pour gérer l’e-ID. Chaque personne peut décider de constituer son identité électronique ou pas.
Un référendum a été lancé contre cette loi par plusieurs associations comme la Société Numérique, l'organisation suisse Campax, la plate-forme "We collect" et l'association Public Beta. Des représentants du PS, des Verts, du PLR et des Vert'libéraux s'opposent également à ce projet, tout comme huit cantons. Les raisons pour s’opposer à ce projet sont multiples : en premier lieu, le système d’identification serait géré par des tiers (plutôt que par l'Etat, comme c’est le cas pour le passeport ou la carte d’identité), ce qui implique un risque d’utilisation abusive des données. Selon le comité référendaire, les garanties de choix données par la confédération ne seraient pas réelles, et finalement cette loi irait à l’encontre des compétences des cantons.
A la quasi unanimité également, Entremont Autrement refuse cette loi, pour les raisons citées ci-dessus.
Accord de partenariat économique avec l'Indonésie
Nous devons donner notre avis sur l'arrêté fédéral approuvant l'accord de partenariat économique entre les Etats de l'AELE et l'Indonésie. Cet accord a pour objectif de réduire les droits de douane et les obstacles au commerce entre les deux pays en facilitant les échanges.
Le Conseil fédéral et le Parlement recommandent d'accepter l'accord, tout comme une large coalition interpartis située essentiellement à droite. Issus de la gauche, des milieux écologistes et du monde agricole, les opposantes et opposants ont lancé le référendum "Stop huile de palme". Le comité des opposants à cet accord économique remettent surtout en cause les réductions douanières sur l’huile de palme. L’exploitation de cette huile en Indonésie est la cause de la destruction massive de la forêt tropicale.Le Conseil Fédéral assure que seule l’huile de palme issue d’une exploitation respectueuse des droits de l’homme et de l’environnement pourra bénéficier d’une réduction des droits de douane ; les sociétés exportatrices devront prouver ces éléments. Le comité référendaire ne croit pas que le système de certifications et les contrôles sera efficace.
La question qui nous est posée est : acceptez-vous l’arrêté fédéral du 20 décembre 2019 portant approbation de l’Accord de partenariat économique de large portée entre les États de l’AELE et l’Indonésie ?
A cette question, Entremont Autrement répond non à l’unanimité, et une abstention.
Communiqué d'Entremont Autrement /SJ
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