Pourtant, les « bagnarderies », comme elles ont tendances à être appelées affectueusement, n’ont jamais autant fait parler d’elles que ces dernières années. En effet, le sentiment de toute puissance des autorités locales corrélé par des finances publiques florissantes a eu tôt fait d’amener ses dernières à se comporter et se sentir comme au-dessus des lois en vigueur.
Peu à peu, sous l’influence des milieux de la construction, et afin de ne pas se dédire dans leurs rôles de seigneurs des lieux, une majorité des conseillers bagnards ont sombré dans une passivité coupable. Atteint de cécité ou parfois de surdité, ils n’ont plus jugé utile de prendre en compte les signaux d’alarme provenant de leur propre administration ou encore du Conseil général. Au contraire, dans certains cas, ils ont même tout fait pour que les signaux d’alarme se taisent, J’en veux pour preuve les départs successifs au sein du Service des constructions de manière plus ou moins forcée et l’inefficience du contrôle interne réduit dans ses capacités d’investigation par l’impossibilité d’accéder à certains dossiers.
En somme, de 2012 à 2016, le Conseil Communal a évolué dans un environnement où la seule loi qu’on respectait à Bagnes était celle de l’omerta. Trois ans plus tard, le calme n’est toujours pas revenu dans la commune de Bagnes dont les coffres débordent d’un argent dont la provenance mériterait qu’on s’y intéresse de plus près. Loin de régler les problèmes, de nombreux dossiers importants de la législature ont été mal gérés. Les régularisations d’anciens dossiers traînent tant le canton et l’exécutif communal sont occupés à se rejeter la responsabilité de leurs erreurs respectives. Les pressions sur le personnel sont monnaie courante. L’opacité des informations transmises au Conseil général et à la population sont quasi totales.
Dernièrement, le groupe Entremont Autrement au Conseil général a offert la possibilité aux conseillers généraux de voter à bulletin secret, espérant que dans l’intimité des urnes certains osent se permettre un vote de conscience plutôt que d’obédience. La majorité n’a pas souhaité profiter de cette perche tendue : préférant docilement accepter des comptes qui renferment les coûts d’installation d’un IRM que personne parmi l’exécutif communal ne prétend et n'assume avoir autorisé. À ce degré d’amateurisme ou d’incompétence, la démonstration que nous avons atteint les limites de notre système de milice n’est plus à démontrer. La majorité PDC-PLR en le niant à l’heure de voter les comptes a renouvelé son attachement à un système qu’elle est malgré tout incapable de réformer. Elle peut se vanter d’avoir aujourd’hui fait de Bagnes la risée de la Suisse romande en matière de gestion des constructions et des institutions. Il appartient désormais à l’autorité de surveillance qu’est le Conseil d’Etat d’agir – et autrement que par un énième rapport- et ceci pour le bien de Bagnes, des Bagnardes et des Bagnards.
Josué Lovey
Jasmine Lovey
Roxane Di Blasi
Merci pour ce beau texte, qui dénonce une hallucinante dérive d'une autorité communale...!
RépondreSupprimerEt le conseil de EA "fusionnez Vollégeards"
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