Un buchillon de Noël
On sait que les gens d'Orsières sont volontiers appelés Boutsedons.
Il y a plusieurs manières d'écrire ce nom et quelques variantes orthographiques parce que la transcription du patois est assez souple.
1. Raphy Rappaz, Les sobriquets des localités du Valais romand, Fiorina & Burgener, Sion, 1976:
BOTSELONS: (les copeaux ou les buchilles) "Ce surnom nous laisse entendre que beaucoup d'Orsiérains exerçaient le métier de scieurs."
2. René Berthod, Orsières ma commune, Administration communale, Orsières 1983:
BOUETSEDONS: "Ce n'est pas hasard que l'Orsérien reçut de ses voisins le surnom de Bouetsedon, Le mot était amplement justifié par le temps que nos pères passaient dans leurs forêts et pas le bois qu'ils en sortaient.
3. Paul Fehlmann, Ethniques, Surnoms et Sobriquets des villes et villages, Julien, Genève, 1990:
BOUTSEDONS: (les buchillons ou les copeaux): "les Orserins, qqf. les Orsiérins"
On remarquera qu'il y a également quatre manières de désigner les habitants d'Orsières: Orsiérains, Orsériens, Orserins et Orsiérins.
Les trois auteurs s'accordent pour voir dans le boutsedon un mot qui a un rapport avec l'exploitation du bois.
Après, on peut se mettre à méditer et se demander si par l'étymologie de boutsedon, on évoque comme pour botzaté, Bochatey, les hommes des bois, les hommes de la forêt, d'où ils débusquent et où il s'embusque, pour ramener au bûcher, bûches, buchilles, bûchettes et buchillons après y avoir travaillé dur, comme des bûcheurs et des bûcherons.
Ou si l'étymologie est à chercher plutôt du côté de l'ébauche et du débauchage du bois, bauc, étant la poutre, dont on fera le balcon, débaucher signifiant alors débiter le bois pour en faire des poutres, dégrossir, avant de prendre le sens moral de détourner de son devoir, un débauché est une espèce de mal dégrossi. Dans ces deux hypothèses on joue sur le français et pas sur le patois. Mais on a bien d'un côté le fendeur de buchilles et de l'autre le scieur de poutres.
Va savoir...
En ce temps des bûches pâtissières, tous nos voeux à tous...
DR
... et comble du hasard, l'homme du bois est né en 1966 ... l'année de la fondation à Orsières du groupe folklorique Les Bouetsedons :-)
RépondreSupprimerEn 1983, mon voisin du dessous d'alors, René Berthod, a choisi cette manière d'écrire le surnom des habitants d'Orsières.
Par contre pour son -orsériens-, n'importe quel micro-trottoir à Orsières et dans la région donnerait largement vainqueur -orserains-.