12 août 2020

Serge Gaudin ne veut pas que Serge Gaudin soit élu

Depuis quelques mois, le Nouvelliste a soigneusement fait émerger la figure de Serge Gaudin comme le candidat qui devrait s'imposer non seulement à la candidature devant l'assemblée générale de son parti mais également comme conseiller d'état devant l'électorat du canton.

On l'a montré comme très innovant dans ses visions pour le développement de la commune d'Evolène  et en même temps comme top manager dans l'industrie de l'aluminium.

Le secret de la réussite pour un valaisan, c'est d'oser aller voir ailleurs, et c'est cette audace qui lui a permis de profiter de perspectives professionnelles à la hauteur de ses compétences en gravissant les échelons de la hiérarchie d'un groupe international.

L'exil l'a aidé à faire carrière ici-même quand il est revenu de France en 2009, nous dit cet article.

Mais quand est-il de l'apprentissage de la politique quand on s'exile?

Une curieuse coïncidence veut qu'en 2009 précisément un Serge Gaudin expatrié en France faisait part aux valaisans à travers un témoignage spontanément envoyé au Nouvelliste de ce qu'il avait appris de la politique durant son exil. Et de voir dans quelle mesure la Suisse pourrait en tirer une leçon.

Qu'on nous pardonne de livrer ici (en soulignant deux paragraphes) ce témoignage in extenso qui veut appliquer à la politique de chez nous une recette sarkozienne admirée par ce grand témoin.

Expatrié en France depuis deux ans, c'est avec un fort intérêt que je suis la politique française.
La France s'est habituée depuis la création de la Ve République à un système bipolaire avec une alternance de la gauche au pouvoir, puis de la droite, et vice-versa. Durant ces différentes périodes, le système politique s'est même essayé au principe de la cohabitation, avec un président dans un rôle honorifique et un premier ministre chef du gouvernement. Le système, avec ses limites, avait le mérite de rassurer les Français des forces politiques en présence.

Depuis l'élection de Nicolas Sarkozy au poste de président de la France, la politique française est dans une phase de changement avec des frontières historiques partisanes qui se déplacent ou qui disparaissent. 

En transformant le rôle du président à un rôle de chef du gouvernement, laissant la fonction de premier ministre à un rôle opérationnel de mise en place de la politique du président, et en intégrant des ministres du parti de l'opposition, Nicolas Sarkozy a le mérite de faire évoluer le système politique et de réduire les querelles partisanes à des shows télévisés.

Et la Suisse? Peut-elle s'inspirer de la France et faire évoluer sa fameuse formule magique?

Nicolas Sarkozy a demandé de l'audace à ses ministres. 

Si nos présidents des quatre grands partis proposaient une évolution de la formule magique. En 2007, le PDC et la gauche ont souhaité une représentation du PDB, aile dissidente de l'UDC, avec Mme Widmer-Schlumpf.

Il ne reste plus qu'au Parti radical de laisser un membre du Parti libéral, et au Parti socialiste, de laisser le 2e siège au Parti écologiste et la formule magique deviendra un 7 x 1, avec une représentation plus large des partis au gouvernement.

Reste alors à définir le rôle du président...

Serge Gaudin, Alsace

Nous ignorons absolument quels sont les liens entre le Serge Gaudin exilé en France qui tire une leçon de la politique française et le Serge Gaudin qui revenu de France au même moment insiste sur l'ouverture d'esprit que constituent les voyages. Il s'agit probablement d'un effet d'homonymie, comme nous en avons connu d'autres: la présence des deux Serge Métrailler en politique, des deux Vincent Michellod à Bagnes, ou plus cocasse, la période ou trois Christian Favre siégeaient  au grand conseil.

Mais une chose est sûre, si l'on en croit le Serge Gaudin de 2009, si la recette française doit s'appliquer à la Suisse, elle s'applique également au Valais!




Si l'on en croit le Serge Gaudin d'Alsace en 2009 alors il n'y a aucune raison d'élire le Serge Gaudin de Grimisuat en 2021.

Roberto Schmidt, le chrétien social du haut, Franz Ruppen, le démocrate du centre du haut, Mathias Reynard, le socialiste du centre, Frédéric Favre, le libéral radical du centre feront très bien l'affaire, et pas besoin que Serge Gaudin, démocrate chrétien à Grimisuat déménage une fois de plus pour devenir chrétien social à Evolène.

Il a déjà suffisamment appris de ses précédents exils.

Et Christophe Darbellay, pour l'instant encore démocrate chrétien du bas, pourrait même laisser sa place à une candidature verte du même district.

L'archiviste





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