27 juillet 2020

Quelle place pour la gauche de la gauche en Valais?

On avait appris la refondation en Valais d'une section du POP, parti ouvrier populaire, en automne dernier. Le communiqué fondateur annonçait:

Le Parti Ouvrier et Populaire fait son retour en Valais après une vingtaine d’années d’absence. Cette nouvelle section a pu se développer grâce à l’engagement de quelques militants et particulièrement de Frédéric Nouchi, employé des transports publics, syndiqué SEV et ancien membre du Parti socialiste du Valais Romand, qui est à l’initiative de ce projet. La section du POP Valais-Wallis sera donc la douzième section cantonale à part entière du Parti Suisse du Travail (PST-POP). Ce qui confirme que le POP est la seule force d’envergure nationale à la Gauche du PS et des Verts présent dans les 3 régions linguistiques.
On sait que cette formation n'a pas participé en Valais à la campagne des élections nationales 2019 autrement qu'en appelant à voter socialiste, mais que dans la foulée le POP a refait son entrée au conseil national avec Denis de la Reussille de Neuchâtel.

La niche à la gauche de la gauche en Valais a été un moment occupée dès 2007 par La Gauche Valaisanne Alternative (GVA) devenue La Gauche lors qu'elle a brièvement fusionné en 2009 au niveau suisse avec les sections de SolidaritéS, les sections du POP et quelques listes alternatives suisses-allemandes. A la fondation du GVA les principaux noms cités étaient Jean-Marie Meilland et Graziano Lombardi, qui n'étaient donc plus socialistes et Barbara Lanthemann, qui ne l'était pas encore. On sait que le GVA a été le tremplin d'Olivier Cottagnoud aujourd'hui à la tête de l'Alternative Vétrozaine.


En Valais La Gauche était partie hors apparentement aux élections nationales de 2011 avec 0.65%.
L'une des dernières mentions de La Gauche Valaisanne Alternative (GVA) date de son soutien au ticket rose-vert pour le conseil des états en avril 2019. Quelques mois plus tard naissait le POP qui reprenait à son compte le même soutien. On lit encore parfois des contribution du GVA dans le peuple.valaisan dont un vibrant plaidoyer pour les alliances aux élections.

C'est Jean-Marie Meilland, ex cadre du PS et ex cadre du GVA qui chroniquait pour Gauchebdo la renaissance du POP:
Il s’agit d’un retour du parti sur la scène politique valaisanne, où il a été présent de 1944 à 1990, date de la dissolution de la section de Martigny. René Duchoud, président de cette section avait notamment été vice-président de la commune de La Bâtiaz durant les années 1950.
Aujourd'hui Jean-Marie Meilland est l'un des piliers de la toute nouvelle section du POP.

En réalité le POP qui ne disposait plus d'une section organisée en Valais avait présenté une liste Parti Ouvrier Populaire et Progressiste au conseil national encore en 1995, en apparentement avec le PSVR, le SPO et le parti Ecologique Valaisan avec un score honorable de 0.85% pour aboutir à une répartition 4PDC (dont toutes les sections étaient apparentées, contrairement à 1999 ou le CSPO s'alliait au PaCS et à 2003 où il faisait cavalier seul perdant son siège pour le PS) 2 PRD (apparentés au PLV et au FDPO, contrairement à 1999 ou le PLV renonçait à s'unir au PRD qui allait perdre en 2003 un siège pour l'UDC).

En 1943, Charles Dellbeg accueille sur la liste le grand bourgeois qu'est Edmond Bille qui y a été convaincu après une rencontre avec Léon Nicole qui n'a pas encore fondé le parti du Travail! L'affaire est amusante. Dellberg est réélu contre toute attente au conseil national où il siège depuis 1935.

En 1947 les popistes valaisans sur une liste P.O.P avaient rassemblé un gros 2% à l'échelle du canton, ils ont fait de fortes attaques contre les socialistes et le Confédéré met sur ce compte le fléchissement de Charles Dellberg à tel point que ce journal qui défendait l'apparentement radical-socialiste parle d'une "collusoin (sic) communiste-conservatrice". Les communistes ont sauvé les conservateurs et jeté le désarroi chez les socialistes, et ce sont les radicaux qui doublent la mise!

En 1951 les popistes valaisans présentés sur une liste Union Paysanne et Ouvrière avait obtenu le score faramineux de 2,1% ce qui apparenté au 16,1% du Parti Socialiste avait permis d'arracher le second siège au radicaux et de faire élire à Berne Charles Delberg. 4 ans plus tôt le Parti Socialiste apparenté au radicaux leur avait offert un second siège en perdant précisément celui de Charles Delberg!

En 1955 malgré une annonce le parti ne propose aucune liste et le PS sauve son siège de justesse. De même en 1959, il n'y a pas de liste popiste. Commence l'émergence du MSI qui un jour s'apparentera avec le PS après une péripétie mais c'est déjà une autre histoire. Rien à signaler en 1963.

En 1967, l'indéboulonnable Charles Dellberg crée à 82 ans une scission sur la gauche du PS avec sa liste Socialiste populaire, il s'apparente au MSI , 3,3% et à lui tout seul avec 11,6% des suffrages sauve son élection face au 7,4% pour le parti socialiste.

Aujourd'hui le POP annonce sa volonté d'alliances électorales dans les principales villes du canton avec notamment le PS et Centre gauche PCS. A suivre.

Pour documenter la place de la gauche de la gauche dans cette campagne des élections communales nous mettons en lien dans notre blogroll les flux de https://www.gauchebdo.ch et de https://popvalais.ch

L'archiviste






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