17 août 2019

Nouvelles du front

Eh oui, la commune de Bagnes n’a rien perdu de sa célébrité. Les médias continuent à focaliser leur attention sur les moindres faits et gestes de ses élus et à leur tendre le micro. Et Entremont Autrement me presse de faire le point.

Mais au fait, où en est-on aujourd’hui?

L’affaire des constructions illicites de Verbier n’a rien perdu de son actualité. Elle ne pourra d’ailleurs se résoudre qu’au moment où la justice aura terminé son travail mais de ce côté-là, c’est silence radio. En début de législature, je me suis trouvé face à un champ de bataille où il s’agissait, en plus du travail ordinaire, de régulariser des dossiers qui avaient bénéficié de générosités excessives, désormais sous le contrôle sourcilleux d’une autorité de surveillance (l’État) qui commençait tout juste à se réveiller. Chaque situation examinée comportait son lot de surprises, son histoire un peu chaotique, ses particularités troublantes. L’appui d’un bureau de juristes chevronnés n’était pas un luxe. Très tôt, nous y avons eu recours. 

Et comme chacun le sait, une partie non négligeable des conseillers réunis autour de la table, mais aussi des collaborateurs du service des constructions, avaient contribué, dans la mesure de leurs responsabilités respectives, à cette situation malsaine. Ceci ne simplifiait évidemment pas la tâche. Enfin, et c’est sans doute le plus important, il s’agissait de convaincre les milieux de la construction que, pour tourner la page, les modes de faire devaient changer impérativement et que désormais, la loi devait être respectée avec toute la rigueur requise.

Aujourd’hui, les choses ont changé mais non sans difficulté. La commission des constructions s’est rendue indépendante des architectes et fonctionne librement. Elle consacre beaucoup de temps à l’exercice de son mandat, qui consiste à vérifier la légalité des dossiers qui lui sont soumis. Dans la majeure partie des cas, le Conseil suit ses analyses et ses préavis. L’État s’est donné les moyens d’une supervision attentive et consigne régulièrement ses critiques et ses recommandations dans des rapports sans complaisance. Tout est loin d’être parfait mais incontestablement, les modes de faire ont changé et deviennent peu à peu conformes à ce que les citoyens sont en droit d’attendre. La meilleure preuve que le respect de la loi retrouve un droit de cité dans la commune, ce sont certains représentants des milieux de la construction (pas tous heureusement) qui l’apportent : à la mesure des privilèges dont ils ont pu bénéficier par le passé, ils organisent les résistances et la déploient, parfois violemment.

Les tentatives d’intimidation sont multiples. Comment expliquer autrement le refus du budget des constructions par un Conseil général encore fortement influencé par les représentants de ces milieux ? Comment interpréter les rumeurs hostiles à l’égard de certains collaborateurs d’un service qui tente, tant bien que mal, d’effectuer son travail ? Les manœuvres de déstabilisation sont constantes et sont parfois couronnées de succès. Cette force de résistance est encore à l’œuvre et il faudra du temps pour qu’elle se calme et que la sérénité revienne.
En résumé, aujourd’hui, l’exécutif s’efforce de respecter la loi et l’égalité de traitement entre les citoyens en matière de constructions. En revanche, il n’a pas encore réglé ses comptes avec le passé, ce qui constitue un boulet encombrant à son pied.

Merci aux citoyens bagnards, tout particulièrement aux conseiller-ère-s généraux-ales d’Entremont Autrement qui l’ont compris et qui contribuent à l’établissement de la démocratie dans la vallée.


Antoine Cretton
Conseiller communal EA





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