Buste de l'empereur romain Constantin, IVe siècle ap. JC |
Didier Tholot voit donc sa tête servie sur un plateau en lieu et place des victoires qu'il eut dû présenter, genou à terre, à l'empereur Constantin.
Je ne m'exprime habituellement pas sur le sport - et encore moins sur le FC Sion - car si j'éprouve du plaisir à en pratiquer, je rechigne à suivre la moindre compétition sportive depuis mon canapé. Mais passons. Si je sors de ma réserve aujourd'hui, c'est que le cas Constantin déborde, à mon sens, bien au-delà des gradins de Tourbillon.
Christian Constantin donne depuis de longues années une image déplorable du sport à la jeunesse de ce canton et c'est cette raison-là qui me fait aujourd'hui m'insurger.
Constantin dessine, par ses décisions, un monde où:
1) de mauvais résultats entraînent systématiquement un licenciement. Aucun droit à l'erreur, aucun droit de corriger ce qui a pu mal fonctionner. Dans cette pensée, seule la victoire compte, pas le chemin qui y mène. Pas la lente et souvent difficile construction d'une équipe, pas les épreuves. Uniquement les résultats. Imaginez l'impact que cette vision utilitariste du monde peut avoir sur la jeunesse dans les yeux de laquelle scintillent encore les treize étoiles de la Coupe suisse. Les jeunes - et les adultes - doivent au contraire pouvoir se confronter à l'échec. En tant qu'enseignant je suis bien placé pour voir que ce sont généralement les erreurs qui sont les plus intéressantes et qui font le plus avancer. On apprend de ses échecs. Qu'a appris Christian Constantin des siens?
2) le football n'est plus un jeu, mais un enjeu. Financier en l'occurrence.
3) tenir les cordons de la bourse donne tous les droits. Celui de révoquer un entraîneur parce qu'il a déplu. Celui d'en adouber provisoirement un nouveau. Veut-on vraiment d'une société où celui qui dit "je paie" peut dire aussi "donc je fais ce que je veux"? Est-ce ce message que l'on veut transmettre à la jeunesse de notre canton? De plus, le fait que Constantin ait mené le club à plusieurs reprises à la victoire justifie-t-il une certaine complaisance de la presse à son droit, sous prétexte que le personnage est emprunt d'une bonhommie et d'un franc parler qui en font indéniablement une figure attachante?
Aucun patron d'entreprise ne se permet d'agir ainsi, même s'il doit licencier, même s'il est contraint d'obtenir des résultats. Pourquoi tolérerons-nous alors cette attitude, ce fait du prince, au FC Sion? Je souhaiterais que les supporters, les amateurs de foot et la société civile montrent plus clairement que le sport est central pour la jeunesse, qu'il véhicule des valeurs. Mais pas uniquement financières.
Merci de cette contribution de fond sur ce personnage si haut en couleurs et qui ravit tant les médias romands, si friands qu'ils sont de profil de ce type pour évoquer le Valais. Qui se souvient encore à ce propos des interventions de Pierrot Moren ?
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