JRF nuit ainsi au Valais et démontre que le lobbying pour l'USAM est plus important que la protection de l'économie valaisanne et des minorités. L'argument de base du sénateur que les PME paieront plus d'impôts ne tient pas la route: les entreprises assujetties à la TVA et dont le chiffre d’affaires est inférieur à 500 000 francs par an – soit 75 % des sociétés – ne paieront rien. Pour les entreprises dont le chiffre d'affaires varie entre 500 000 et un million de francs (9 % des entreprises), la facture sera allégée : elles s'acquitteront de 400 francs au lieu de 610 francs aujourd'hui. Par conséquent, 84 % des sociétés profiteront d'emblée de la nouvelle loi. En Valais, il n'y aura qu'une poignée d'entreprises qui paieront un peu plus et pour lesquels la différence ne pèse guère lourdement. En plus, restaurants et hôtels paieront moins, un point crucial pour le tourisme dans notre canton. Ainsi Gastrosuisse, une branche de l'USAM, est clairement favorable à cette révision.
Ce qui pèse encore plus lourdement sera le manque à gagner pour les radios et télévisions privées en Valais. La SSR ne touchera pas un centime de plus mais les stations et chaînes radio-TV privées locales et régionales bénéficieront davantage de la redevance : leur quote-part au produit de la redevance augmentera de 4 % aujourd'hui à 6 %. Elles recevront en outre un soutien financier important afin de faciliter la migration coûteuse mais indispensable de la bande FM (analogue) vers la distribution par DAB+ (digitale). L'Association suisse des radios privées est intervenue énergiquement auprès de l'USAM pour qu'elle renonce à lancer un référendum.
Radio Chablais, Radio Rhône, Radio Rottu ainsi que Canal 9 et Kanal 9 dont on connait les difficultés de financement pourront souffler un peu si la révision passe. L'USAM et son vice-président font fausse route, d'autant plus que les deux romands en tête de ce lobby, Jean François Rime et Jean René Fournier oublient tous les deux que la redevance favorise clairement les minorités linguistiques dans notre pays et contribue d'une façon importante à la cohérence de la Suisse. Le Valais a tout intérêt à voter oui.
Cela démontre une fois encore que la défense de l'intérêt commun n'est, pour bien des politiciens, pas une priorité. L'argument purement économique prime bien trop souvent à mon goût et occulte l'intérêt général, celui de l'environnement ou encore celui des générations à venir
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