Le Nouvelliste a remarqué qu'en acceptant ce défi, Jean-Albert Ferrez allait devoir mettre fin à sa carrière politique.
Personne n'a encore osé dire que Jean-Albert Ferrez allait devoir également aussi renoncer à son idéal. Celui de la défense de la montagne contre la plaine. Variante à l'échelon cantonal des mécanismes utilisés à l'échelon national pour défendre le Valais contre la Suisse, ou à l'échelon international pour défendre la Suisse contre le reste du monde.
Jean-Albert Ferrez a signé très peu d'articles dans la Tribune des Politiques. Trois!
Le dernier est, comme il se doit, pour dénoncer l'initiative Weber.
Le premier était pour dénoncer les dangers des conventions intercantonales,
Le deuxième et avant dernier est un bijou: il s'appuie sur les scandales des attaques des cantons du plateau contre le Valais, pour dénoncer le scandale plus grand encore à ses yeux des relations intercommunales en Valais qu'il dénonce comme un hold-up: l'anthologie des grands textes de l'histoire contemporaine documentant les mécanismes d'exclusion dans les alpes citera en bonne place cet article qui ne peut qu'avec difficulté servir de charte à un directeur des services énergétiques d'une grande ville de plaine.
Hold-up intercommunal
S'approprier ce qui marche, ce qui rapporte, et laisser les problèmes aux autres. Ce n'est pas nouveau comme manière d'envisager la politique. Dernière incarnation en date: la proposition de «cantonaliser» l'eau de nos torrents et rivières. Avec un argument lui aussi connu de longue date, tellement il a été usé par les camarades écologistes et de gauche: les communes sont incompétentes - non, pardon, ça, on ne peut pas dire - les communes sont trop petites pour gérer les grands enjeux. Un bref détour par une liste de projets et de communes bien choisis, et l'on arrive à une conclusion bien pratique: les communes de montagne sont des assistées de la plaine.
L'eau descend des montagnes et l'argent remonte. Simple. Mais à Nant de Drance et bientôt à Dixence on veut faire remonter l'eau. Diable. Serait-il possible que l'argent, lui, descende des montagnes?
Prenons l'exemple de ma commune de Bagnes qui, grâce à son grand barrage et ses grands projets touristiques, développe de nombreuses productions d'énergies renouvelables, innove en matière de gestion et de distribution d'électricité, entretient la deuxième plus grande réserve naturelle de Suisse. Bagnes rayonne économiquement sur toute la région et est de toutes les communes valaisannes le plus gros contributeur à la péréquation financière intercommunale.
Les communes de montagne composent avec les conditions-cadres que la nature leur a données et que ses défenseurs veulent leur reprendre. Les communes de plaine ont l'autoroute et la ligne CFF à proximité, les grands commerces et les grandes industries à proximité, les hectares de vignes et de terres agricoles à proximité, les grandes infrastructures sportives et culturelles à proximité, les centres de formation et les hôpitaux à proximité. Les communes de montagne ont des cailloux, des forêts et de l'eau pour s'en sortir, et maintenant on voudrait encore les priver de l'une de leurs seules ressources.
Quand les cantons du plateau suisse n'ont que le tiers de ces intentions envers le Valais, on crie au scandale. Et on laisserait faire la même chose chez nous?
Jean-Albert Ferrez, 7 avril 2010, alors deuxième vice-président du grand conseil, Verbier et demain directeur de Energie Région, Sion.
C'est assez significatif de diaboliser dans le même anathème, la gauche, les écologistes, le plateau et la plaine...
RépondreSupprimerAllez le lire le papier de Christophe Clivaz paru sur 1dex:
RépondreSupprimerLa question du retour des concessions agite le landerneau politique valaisan. Création d’un fonds souverain pour Pascal Couchepin, lancement d’une initiative populaire pour cantonaliser le secteur hydroélectrique pour Bernard Comby, trois variantes proposées par le groupe de travail mis en place par le Conseil d’Etat, les propositions fusent... On entend déjà les cris d’orfraie des tenants de la sacro-sainte autonomie communale…
Vous n'êtes pas trouillard (des glaciers) de vous attaquer à l'homme qui a pu identifier la voix de Ben Laden avec son entreprise :-)
RépondreSupprimerAhahahahahaha !
RépondreSupprimer... louette, gentille alouette....
SupprimerEt le jour où ton Mauvoisin lâche? C'est Verbier ou Martigny qui est rasé de la carte?
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