Si vous venez de sortir
d’un profond coma qui a duré plusieurs mois et que votre premier réflexe au
réveil a été de consulter cet article, il faut que je vous prévienne :
nous connaissons aujourd’hui une profonde crise sanitaire en raison d’un virus,
le Covid-19. Cependant, je pense que la majorité d’entre vous sont au courant et
se posent plutôt la question suivante : « Faut-il prolonger le confinement ? ».
Bon, je casse le
suspense, je n’ai pas la réponse. Il y a énormément de facteurs en jeu :
il suffit d’observer les décisions des gouvernements de la Suède à la Corée en
passant par la France ou le Vietnam pour se rendre compte de la multitude de
réponse possible à cette question. Je me suis dit que c’était l’occasion de
reprendre ma plume (c’est bien sûr une métaphore, j’écris ici à l’aide d’un clavier)
et de réfléchir à la question sous plusieurs angles.
Tout d’abord, pour
commencer par le sujet que je maîtrise le moins et sur lequel je tâcherai d’être
bref l’angle sanitaire. Dans un deuxième article nous changerons de casquette
pour prendre celle du philosophe puis viendra la troisième partie qui se
penchera sur la question écologique. Enfin, il serait difficile d’être complet sans
aborder dans un ultime article la question économique.
Comme nous parlons d’un
virus et que c’est pour des raisons sanitaires que le confinement a été déclaré,
prenons cela comme point de départ. On connait tous la raison principale du
confinement : il fallait absolument diminuer la transmission du virus pour
donner à notre système de santé le temps de se préparer, la marge pour pouvoir
assimiler cette vague sans mettre nos institutions à genoux, comme cela a été le
cas en Italie.
Cependant, une fois
cette vague résorbée, on peut se questionner sur l’utilité de poursuivre ce
confinement sous sa forme actuelle car ce dernier a également un impact négatif
sur d’autres pans de la santé : le plus facile à constater est l’effet sur
la santé psychologique et on peut voir fleurir un peu partout des conseils dans
le domaine. Il est plus difficile de gérer le stress et la pression en étant
seule chez soi pour ceux qui font du télétravail. Pour ceux qui se retrouvent
au chômage partiel, il est parfois difficile de se retrouver dans cette
situation d’inactivité soudaine.
En plus de cet aspect,
un argument que l’on entend parfois est celui de la surmortalité dûe au confinement
qui augmente en raison des personnes qui repoussent leur visite à l’hôpital ou
chez leur médecin. On lisait récemment par exemple que le nombre de victimes
d'infarctus arrivant trop tard au CHUV grimpe d’après le chef de la cardiologie
du CHUV.
Cependant, les données
statistiques manquent pour l’instant pour analyser l’ampleur de ce phénomène, d’autant
plus que le confinement et l’augmentation des mesures d’hygiène (port du masque,
utilisation plus systématique du désinfectant) a également des effets positifs
en limitant les virus autre que le Covid.
Ainsi, on comprend qu’une
équation est posée dans laquelle certains paramètres nous manquent, il faudra
être sûr que le confinement cessera au bon moment pour minimiser le nombre de
victime : l’arrêter trop tôt ou trop brutalement pourrait réduire tous les
efforts consentis à néant en faisant repartir de plus belle l’épidémie et en
mettant à genoux notre système de santé, mais trop tarder pourrait avoir un
impact négatif s’il y a plus surmortalité que de personnes sauvée grâce au
confinement.
Jonathan Darbellay
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