Cependant, un péril tapis dans l’ombre s’apprête à briser cette description idyllique: le burkini. Messieurs, plus besoin de lunettes et inutile de se retourner au passage d’un groupe de surfeuses. Vous, voyeurs prudents cachés dans le buisson là-bas, vous pouvez maintenant ranger vos jumelles: le burkini est là.
Forcément, ça ne plaît pas à tout le monde. Evidemment que nos mâles UDC, frustrés par cette cruelle nouveauté, montent au créneau! Eux qui se réjouissaient d’amener leurs enfants à la piscine pour admirer ce sublime spectacle avant de rentrer chez eux, heureux et de belles images plein les yeux, pour manger un délicieux repas concocté avec amour par leur femme qui n’avait malheureusement pas pu venir puisqu’il fallait aussi faire les courses, les poussières et la lessive. Mettez vous un peu à leur place, comprenez leur désarroi !
Vous pensez donc bien qu’ils se sont empressés de partir en croisade. “C’est une atteinte aux libertés de la femmes, qu’ils ont dit. Libérons la femme, interdisons lui le burkini”. Et nos courageux néo-féministes sont ensuite rentrés chez eux, se sont ouverts une bière avant de s’affaler dans leur canapé, le sourire satisfaits du libérateur aux lèvres, en attendant la visite furtive de leur maîtresse.
Sans vouloir minimiser l’impact sociétal du burkini et surtout ses terribles conséquences sur l’hygiène qu’il entraîne (s’il n’est pas bien nettoyé, le burkini peut augmenter la production de chloramines dans les piscines qui irritent les yeux), je me demande simplement s’il n’y a pas d’autres priorités?
Je veux dire, tous les politiciens, médias, économistes, philosophes, blogueurs ne parlent que de ça; même moi je suis entrain de le faire. Pendant ce temps, les défis énormes que représentent le financement des soins et des retraites sont reportés, les interrogations quant à la viabilité de notre système économique sont écartées et on écourte des débats de fond sur les concessions que nous sommes prêts à faire sur nos libertés pour plus de caméras, de drones et d’écoutes téléphoniques.
Je sais que c’est moins sexy de parler de taux de conversion AVS que de maillots de bains, que c’est plus facile de philosopher sur une tenue vestimentaire que de trouver un équilibre entre libertés individuelles et sécurité, que le début de mon article où je parlais de plage était plus sympa, mais ces questions vont déterminer le futur de votre pays et dessiner l’avenir de vos enfants; alors que le burkini...
Avant qu'on ne me fasse la remarque, je suis totalement conscient que ma position aurait pu être plus développée et argumentée.
RépondreSupprimerLe but n'était pas spécialement de lancer un débat sur ce vêtement mais plus de regretter la focalisation sur des sujets futiles de la part des médias et de critiquer l'hypocrisie des hommes qui instrumentalisent le féminisme pour discriminer une religion alors qu'ils ne soutiennent jamais le droit des femmes en dehors de ce cas de figure.
Le burkini en soit: sujet éminemment futile! Le rapport de la France aux religions, la définition de la laïcité, le vivre-ensemble, les réactions opportunistes et surfaites du FN et même de l'ensemble de la classe politique, les démocrates-sociaux au pouvoir y compris, les lois sécuritaires et d'exception, le débat de fond sur les lois de la République et la place des textes religieux... Là c'est moins futile.
RépondreSupprimerOn est dans le détail et dans le symbolique avec l'usage ou non du burkini. Mais c'est sur les points de détail que nous devons débattre aujourd'hui en ce qui concerne la paix religieuse... Ce n'est pas la faute du FN qui se frotte les mains. C'est la faute à la classe politique classique qui s'indiffère de la montée du communautarisme. Car le débat est bien là : ni religieux, ni sécuritaire... il est sur la place de la République, une et indivisible, fédératrice du vivre-ensemble.
Le rapport que revendique la France avec les religions, c'est la laïcité, donc c'est la séparation de la société civile et de la société religieuse, c'est la neutralité de l'État à l'égard des différentes religions.
SupprimerAujourd'hui, c'est tout l'inverse puisqu'on voudrait que l'Etat dise aux musulmans comment ils doivent vivre leur foi. Tu sais bien que ça ne fera pas diminuer le communautarisme d'interdire le burkini, au contraire. C'est justement en créant des débats stériles sur un maillot de bain et en stigmatisant la population musulmane qu'on renforce le communautarisme et qu'on menace la paix religieuse...
Jonathan Darbellay, le but est exactement de détourner l'opinion publique des vrais problèmes, comme ça on ne remet pas en question nos systèmes spéculatifs et criminels, tant on doit réfléchir au sens du mot liberté qui soit dit en passant dans notre époque "moderne" créé surtout des antisémites par amalgame, des islamophobes par ignorance, et des problèmes migratoires par mauvaise foi et des banquiers boursicoteurs heureux qu'on leur foute la paix. Nous reculons, ne nous laissons pas faire!! Ne regardez pas ce qu'on vous montre, allez plus loin.
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