2 août 2014

Winning the battle, losing the war


Winning the battle, losing the war : voilà comment « The Economist » résume assez justement le conflit Israélo-palestinien. Israël est en train de remporter assez facilement la bataille militaire, mais ce faisant, elle se dessine un avenir sombre car si au premier abord, l’Etat Israélien semble en pleine réussite économique et militaire, la situation n’est pas si idyllique qu’on pourrait bien le croire.


Toute la stratégie de Benyamin Netanyahou semble tendre vers une radicalisation des palestiniens. Du côté de la bande de Gaza, il maintient enfermée la population dans un blocus économiquement insoutenable sur un des territoires les plus densément peuplés du monde, le tout sous les bombes : on décompte ces dernières semaines 1'400 morts, principalement des civiles avec un nombre intolérable d’enfants.
De l’autre côté, en Cisjordanie, il maintient une pression militaire forte et a affirmé qu’il ne pouvait diminuer l’occupation car il craignait une attaque islamiste. De cette façon, il détruit les espoirs des Palestiniens modérés. Partout donc, il prépare une génération de palestiniens radicaux, amenuisant toujours plus les espoirs de paix.


            De trop nombreuses personnes assimilent l’Etat d’Israël à la religion juive, la faute en partie aux divers mouvements sionistes qui taxent d’antisémites les critiques à l’encontre de l’Etat Israélien. Cela provoque malheureusement une violente montée de l’antisémitisme. On le constate notamment à travers les manifestations pro-palestiniennes qui ont parfois gravement dégénéré. Du côté Israélien également on ne peut que constater le racisme anti-arabe décomplexé exprimé sur le web par des jeunes qui réclament vengeance ou même pire.
            Même aux Etats-Unis, allié historique, l’opinion tend à changer de camp. Vous avez peut-être visionné le court sketch de Jon Stewart qui a eu un impact relativement grand outre-Atlantique. Il y a aussi eu les provocations de l’ambassadeur israélien aux Etat-Unis qui a déclaré que les soldats israéliens mériteraient le prix Nobel de la paix pour leur retenue (?!). Ceci et bien d’autres choses font que la proportion d’américains qui pensent que les actions contre la Palestine sont injustifiées a augmenté de 5 points et se montent à 39% et pour les 18 à 29 ans, seul un quart soutient Israël. Si seul les plus de 50 ans apportent majoritairement leur soutient à Israël, cela présage que la population américaine penchera toujours plus en faveur de la Palestine.
           
            Enfin, le dernier facteur est d’ordre démographique. Si Israël continue sa politique de colonisation, l’état hébreu risque de se retrouver paradoxalement avec une population à majorité musulmane, cette dernière à en effet un taux natalité plus élevé que la population juive. Viendra alors deux choix, soit l’instauration d’une démocratie mais dans laquelle les juifs seront minoritaires, soit l’établissement d’un Etat juif non démocratique. Par rapport à ces deux possibilités, la création de deux Etats indépendants semble bien plus profitable.


            Ainsi, si Israël va selon toute vraisemblance gagner cette bataille, cela se fera au prix de la perte de l’opinion internationale et de la radicalisation de ses opposants. Le temps semble donc tourner en faveur des Palestiniens, mais Benyamin Netanyahou a encore toutes les cartes en mains pour revenir à la table des négociations et faire des offres concrètes de paix, seule possibilité pour pouvoir atteindre une pacification durable de ce qu’on appelait autrefois la terre sainte.


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