22 novembre 2022

Fin de vie et suicide assisté : la mort au centre des débats valaisans

A la fin de ce mois, nous nous prononcerons sur deux objets cantonaux, dont un particulièrement sensible : la question de la fin de vie.

Avec une loi sur les soins palliatifs et le suicide assisté, le Valais suit une tendance européenne qu’on observe également chez nos voisins français. En effet, le droit à mourir dans la dignité est un droit garanti par la Convention des Droits de l’homme. Elle reconnait à chaque individu la capacité de mourir en raison d’une maladie ou d’un accident dans les conditions les plus douces possibles et les moins douloureuses. Dans notre vallée, le Grand Conseil s’est penché sur cette question et a tranché : les soins palliatifs doivent être renforcés en Valais et le suicide assisté accessible dans les institutions de santé du canton en cas de maladie ou d’accident incurable et douloureux dont l’issue imminente est la mort. Il s’agit donc bel et bien de suicide assisté dans le cas où une guérison est impossible et la mort au bout du chemin sur un laps de temps relativement court.


Si d’un point de vue éthique, il nous est toujours difficile d’envisager la mort comme un état voulu et atteint par une personne, la question est plus floue lorsqu’il s’agit de la volonté de partir sans souffrance alors que l’issue est déterminée et s’accompagnerait de souffrances terribles. L’accès au suicide assisté est un droit. Comme celui de l’avortement, il ne signifie en aucun cas qu’il soit une obligation. Cette possibilité existe alors pour les personnes en situation de maladie douloureuse, qui peuvent elles-mêmes décider d’y avoir recours ou non. Le libre arbitre est donc fondamental dans cette décision et elle ne peut être influencé par personne : que ce soit l’entourage ou le personnel de la santé qui encadre ces personnes, cette décision ne leur appartient pas.

On peut aussi comprendre que cette idée de suicide assisté peut rendre mal à l’aise certaines personnes, notamment au sein de la santé. Si on reprend pour les médecins par exemple le serment d’Hippocrate, provoquer la mort par une mauvaise pratique n’est pas envisageable. Mais qu’en est-il lorsque le patient désire mourir ? Afin de ne pas heurter les différentes sensibilités, la loi prévoit que les personnes qui ne sont pas d’accord de participer aux procédures de suicide assisté ne sont pas obligées de s’y engager. Ainsi les institutions se doivent d’en garantir l’accès et donc de rechercher des personnes qualifiées capables et d’accord de la pratiquer.

Finalement, il s’agit d’un bon compromis : entre droit fondamental, libre arbitre et soutien aux personnes en fin de vie.

Jasmine Lovey

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