20 avril 2020

Faut-il prolonger le confinement ?


Si vous venez de sortir d’un profond coma qui a duré plusieurs mois et que votre premier réflexe au réveil a été de consulter cet article, il faut que je vous prévienne : nous connaissons aujourd’hui une profonde crise sanitaire en raison d’un virus, le Covid-19. Cependant, je pense que la majorité d’entre vous sont au courant et se posent plutôt la question suivante : « Faut-il prolonger le confinement ? ».
Bon, je casse le suspense, je n’ai pas la réponse. Il y a énormément de facteurs en jeu : il suffit d’observer les décisions des gouvernements de la Suède à la Corée en passant par la France ou le Vietnam pour se rendre compte de la multitude de réponse possible à cette question. Je me suis dit que c’était l’occasion de reprendre ma plume (c’est bien sûr une métaphore, j’écris ici à l’aide d’un clavier) et de réfléchir à la question sous plusieurs angles. 
Tout d’abord, pour commencer par le sujet que je maîtrise le moins et sur lequel je tâcherai d’être bref l’angle sanitaire. Dans un deuxième article nous changerons de casquette pour prendre celle du philosophe puis viendra la troisième partie qui se penchera sur la question écologique. Enfin, il serait difficile d’être complet sans aborder dans un ultime article la question économique.

Comme nous parlons d’un virus et que c’est pour des raisons sanitaires que le confinement a été déclaré, prenons cela comme point de départ. On connait tous la raison principale du confinement : il fallait absolument diminuer la transmission du virus pour donner à notre système de santé le temps de se préparer, la marge pour pouvoir assimiler cette vague sans mettre nos institutions à genoux, comme cela a été le cas en Italie.




Cependant, une fois cette vague résorbée, on peut se questionner sur l’utilité de poursuivre ce confinement sous sa forme actuelle car ce dernier a également un impact négatif sur d’autres pans de la santé : le plus facile à constater est l’effet sur la santé psychologique et on peut voir fleurir un peu partout des conseils dans le domaine. Il est plus difficile de gérer le stress et la pression en étant seule chez soi pour ceux qui font du télétravail. Pour ceux qui se retrouvent au chômage partiel, il est parfois difficile de se retrouver dans cette situation d’inactivité soudaine.

En plus de cet aspect, un argument que l’on entend parfois est celui de la surmortalité dûe au confinement qui augmente en raison des personnes qui repoussent leur visite à l’hôpital ou chez leur médecin. On lisait récemment par exemple que le nombre de victimes d'infarctus arrivant trop tard au CHUV grimpe d’après le chef de la cardiologie du CHUV.
Cependant, les données statistiques manquent pour l’instant pour analyser l’ampleur de ce phénomène, d’autant plus que le confinement et l’augmentation des mesures d’hygiène (port du masque, utilisation plus systématique du désinfectant) a également des effets positifs en limitant les virus autre que le Covid.

Ainsi, on comprend qu’une équation est posée dans laquelle certains paramètres nous manquent, il faudra être sûr que le confinement cessera au bon moment pour minimiser le nombre de victime : l’arrêter trop tôt ou trop brutalement pourrait réduire tous les efforts consentis à néant en faisant repartir de plus belle l’épidémie et en mettant à genoux notre système de santé, mais trop tarder pourrait avoir un impact négatif s’il y a plus surmortalité que de personnes sauvée grâce au confinement.

Jonathan Darbellay

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