C'est clairement un constat d'échec que nous livre le Conseil d'Etat qui n'arrive plus à boucler les comptes et qui en rejette lâchement la faute sur le Grand Conseil. Les économies qui sont les plus frappantes et qui ont choqué tous les Valaisans sont celles faites sur le dos de l'enseignement.
Revenons sur ces économies et essayons de replacer l'église au milieu du village.
Les citoyens ont bien compris que ces mesures étaient une absurdité totale. Le Conseil d'Etat demande aux directions plus de travail en diminuant de 10% leur dotation-horaire. Il demande de réduire de 3% le nombre total de périodes en réorganisant les classes alors que le nombre d'élèves continue d'augmenter
(entre 7 et 12% d'augmentation d'ici 2021). On s'attaque également au statut de titulaire et on diminue de 10% les autres décharges ce qui péjore directement la situation des élèves allophones et des élèves qui ont plus de difficultés. Il faut bien comprendre qu'on va économiser sur le dos de la jeunesse 5 millions de francs et cela devrait encore empirer durant les prochaines années. Le Canton du Valais n'arrive donc même plus à assumer une de ses missions fondamentales!
Aucune responsabilité, Oskar?
Le Conseil d'Etat se plait à rejeter la faute sur le "méchant" Grand Conseil qui a voté ce budget et qui est donc totalement responsable de ces économies. Si seulement c'était le cas...
Le Conseil d'Etat doit présenter un budget sur la base duquel le Grand Conseil peut travailler en faisant passer des amendements pour modifier un point ou l'autre.
Or, en décembre, au lieu ne nous présenter un paquet équilibré avec plusieurs mesures d'économie, il nous a donné un brouillon sur lequel on ne pouvait travailler et en faisant passer tout l'effort d'économie sur les bourses d'études, ce qui était proprement inadmissible. C'est un travail d'amateur car il était facilement prévisible que cette mesure serait refusée.
Deuxièmement, ces mesures d'économie ont été prises sans aucune consultation des principaux concernés. Ni les directeurs, ni les inspecteurs, ni les syndicats du primaire, du CO ou du secondaire II, ni les professeurs spécialisés, ni les les associations de parents n'ont été ne serait-ce que consultés. Oskar Freysinger était le premier à vanter le modèle Suisse qui permettait une relation forte entre le pouvoir et sa base, le peuple. Qu'il illustre cette belle idée en écoutant ceux qui travaillent sur le terrain.
Plus sérieusement, comment peuvent-ils dire aux professeurs que les temps sont durs, qu'il va falloir se serrer la ceinture, que l'éducation valaisanne n'a plus les moyens de ses ambitions, sachant que notre Conseiller d'Etat ne rétrocède pas ses indemnités parlementaires alors qu'il dispose déjà d'une rémunération confortable et qu'il est interdit pour tous les employés de son dicastère de cumuler des temps de travail pour plus de 100%? Comment monsieur Cleusix peut-il se retenir de rire quand il dit que les caisses sont vides alors que ses impôts lui ont été rétrocédés?
Alors, est-ce totalement la faute d'Oskar Freysinger?
Non, il serait injuste de mettre totalement la faute sur Oskar Freysinger et son sbire; on ne voudrait tout de même pas être accusé de son prochain burn-out. Déjà le conseil d'Etat est solidaire et, à eux deux, les départements du PS et de l’UDC comptent 19 millions d’économie contre 9 millions pour les trois départements PDC. Les économies ne faisant plaisir à personne, ce serait donc trop facile de ne s'en prendre qu'à eux.
De plus, si l'Etat du Valais est dans une situation si catastrophique aujourd'hui, il faut oser le dire, c'est parce que les finances ont été très mal gérées. Notre canton a connu une réforme fiscale totalement irresponsable alors que nous savions que les temps à venir allaient être difficiles. Les conseillers d'Etats qui ont mis au point ces réformes doivent en assumer la responsabilité et arrêter de rejeter la faute sur le Grand Conseil qui a hérité de ces finances il y a moins d'un an et qui essaie de faire de son mieux pour protéger l'intérêt des Valaisans.
Le Conseil d'Etat doit revoir sa copie!
Jean-Marie Cleusix ne veut pas démissionner? Soit, mais alors il doit faire ses preuves. Le département d'Oskar Freysinger comporte 11 services et toutes les économies ont été portées sur le service de l'éducation, celui de Cleusix. On peut se demander si ce dernier défend bien son dicastère et cela a même fait tiquer le PDC qui
refuse le projet d'économie.
Il parait évident qu'il faut se remettre au travail, mais cette fois, avec les différents partenaires. Les directeurs des cycles proposent par exemple de diminuer la grille horaire, déjà contestée, de 34 périodes pour les 3CO et nul doute qu'ils seront plus à même de juger quelle seront les économies qui auront le moins d'impacts négatifs.
Du travail en perspective: affaire à suivre...
Jonathan Darbellay
Le Valais va mal... et ce n'est pas la faute de la Lex Weber ... ! Très bonne analyse Jonathan !
RépondreSupprimerMerci Jonathan pour cette analyse fouillée et pertinente.
RépondreSupprimerLes enfants, ados, étudiants, sont l'avenir de notre pays ! Est'il digne d'un gouvernement cantonal, de vouloir faire des économies sur l'avenir ? Cela donne l'impression d'une impuissance à gérer le portefeuille cantonal. Comment peut-on considérer l'enseignement comme une "marchandise" à valeur plus ou moins ajoutée. Le gouvernement donne des signes d'avoir atteint son niveau d'incompétence! Quoi de plus facile que de couper dans les budgets de l'éducation et du social, ils ne seront jamais cotés en bourse, donc nos financiers et actionnaires divers n'en subiront aucune perte, mis à part peut-être quelques manifestations d'enseignants n'ayant pas peur de perdre leur emploi pour avoir choisi le mauvais parti !
Nos politiciens donnent en ce moment une image lamentable de notre canton, qui, par ailleurs n'en a vraiment pas besoin. L'incompétence, l'ambition personnelle, et maintenant aussi la vulgarité semblent être l'apanage de quelques gouvernants qui laissent le citoyen lambda dont je suis, dans un dégoût profond. Triste époque ou le citoyen est au service de l'économie alors que dans la réalité, cela devrait être le contraire.