Pour une politique jeunesse ambitieuse

Le 19 décembre 2017, Rhône FM se faisait le porte-voix d’une bagarre filmée entre jeunes issus d’Orsières et de Bagnes. Interviewant notamment les présidents de Sembrancher et de Bagnes, le sujet relevait également l’engagement d’une animatrice socioculturelle par les communes d’Orsières, Liddes et Sembrancher tout en précisant que cet engagement n’avait rien à voir avec les rixes.

Dans ce même sujet, le président de Bagnes, Eloi Rossier, relevait que « la commune fait assez pour sa jeunesse. » Pour appuyer ses dires, il relevait l’activité des sociétés locales et la mise sur pied, il y a quelques années déjà, du Midnight Bagnes. Pourtant, à cette même époque, conscients de la nécessité d’anticiper sur cette question, plusieurs élus du Conseil Général dont certains issus de notre formation politique ont mis sur pied une commission ad hoc afin de définir les manques dans ce domaine, s’informer sur les bonnes pratiques existantes et réaliser des recommandations à l’attention de l’exécutif.

Aujourd’hui, alors que la commission ad hoc a fini son travail Aujourd’hui, alors que la commission ad hoc a fini son travail et recommandé à l’exécutif d’agir dans ce domaine, il apparait important de rappeler quelques observations déjà réalisées par le passé. Notre jeunesse rencontre, dans son ensemble, peu de difficultés observables et quantifiables. Celles qui le sont résultent souvent d’un long cheminement qui pose naturellement la question du rôle des autorités et de la société : comme lorsque les parents ne suffisent plus ou sont tout simplement dépassés.

A ce titre, le rôle d’une autorité n’est-t-elle pas de prévoir, prévenir, planifier l’avenir et non d’attendre d’être confrontée à des situations problématiques ? Si cette vérité est souvent éprouvée par nos politiques dans le domaine de l’emploi ou de l’économie, on peut constater qu’il en va tout autrement dans le domaine de l’aménagement ou encore du social.

Alors que les prochains budgets se préparent, la commune de Bagnes, souvent présentée comme le poumon économique de notre région, a l’occasion de démontrer que la prise en charge de la jeunesse entremontante lui est chère. À ce titre, elle peut aller plus loin et envisager la création d’une vraie politique enfance-jeunesse en initiant le rassemblement de l’ensemble des forces du district sur une même structure et en mettant à son agenda la mise sur pied d’un concept de politique jeunesse susceptible de s’adresser tant aux jeunes en difficulté qu’à ceux qui ont besoin d’être coachés dans le développement de leurs loisirs et l’acquisition de nouvelles compétences qui leur seront utiles pour leur développement futur. Espérons que nos autorités exécutives se montrent visionnaires…

Pierre Troillet