Le distingué « Mozart » du barreau genevois daignera s’exprimer à Uvrier, le 24 avril prochain, en tant qu’invité du Mouvement chrétien conservateur valaisan. En fait, le thème de son propos est : « La langue française, une espèce en voie de disparition ?». Ce qui nous a fait douter du libellé exact de sa conférence, c’est la lecture attentive de l’interview publiée dans « Construire », le 14 avril dernier. Me Bonnant convoque la grammaire française pour décrire avec nostalgie et dans une langue qui suinte le mépris ce qu’était pour lui la femme avant les grands bouleversements de notre ère : « La femme au fond était notre complément d’objet direct. Elle a voulu être sujet, ce qui a créé un grand désordre dans notre grammaire… ». Bigre, comment dire de manière plus surannée qu’il chiale au souvenir du bon vieux temps de la femme-objet, « objet de tout », comme il dit, plutôt que « sujet de rien ». « Les femmes ont basculé dans un psittacisme dérisoire du masculin. » (…) « Quel grand avènement pour l’humanité que d’avoir des sapeuses-pompières, des procureuses atrabilaires, des bouffonnes candidates présidentielles et autres cheffes humorales »…Me Bonnant trouve la modernité incroyablement vulgaire et insignifiante. Il pense que les historiens des siècles à venir ne retiendront rien de notre temps.
Mais non, rassurez-vous Me Bonnant, l’histoire retiendra sûrement qu’au début du XXIe siècle, un irrésistible comique au patronyme obscur, confit dans ses certitudes et fossilisé dans ses privilèges de notable lettré , a tenté par une forme de psittacisme dérisoire du féminin, un remake des « précieux ridicules » aussi grotesque qu’affligeant.
Antoine Cretton
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