16 février 2009

Le savoir des autres...

Petit extrait d'un texte signé André Guinnard, agent immobilier à Verbier depuis de nombreuses années découvert à l'adresse suivante:

« Aujourd’hui, Verbier héberge 4132 habitants, dont 3039 permanents, et près de 27'000 lits d’excellente qualité. Ces lits sont mis en valeur par une quarantaine de remontées mécaniques (RM) desservant l’un des domaines skiables les plus attractifs du monde, celui des 4 Vallées. Pour en arriver là, les acteurs de l’époque sont passés par une phase d’apprentissage un peu chaotique. Nous avons dû expérimenter, corriger et apprendre.Nous avons fait beaucoup d’erreurs. Mais deux générations plus tard, nos acteurs touristiques sont aujourd’hui expérimentés et très professionnels. Ils ont acquis un savoir faire et savent le transmettre. Comme nos agents immobiliers. »

Je dois dire qu'entendre des phrases comme « nous avons fait beaucoup d'erreurs » ou «les acteurs de l'époque sont passés par une phase d'apprentissage un peu chaotique » ou encore « nous avons dû expérimenter, corriger, apprendre » me font chaud au coeur. C'est tellement rare de pouvoir lire des personnalités influentes qui acceptent de reconnaître leurs erreurs ! Je souhaite vivement que des groupes de réflexions de ce type soient lancés dans les autres communes de notre district pour justement profiter des erreurs faites ces 50 dernières années à Verbier.

Le Val Ferret, Champex ou encore Vichère-Bavon pourraient alors ne pas tomber dans les mêmes pièges qu'ont connus nos chers voisins du Val de Bagnes. En discussion avec des Bagnards impliqués dans le domaine des constructions, j'ai été vraiment impressionné par leur sens des réalités et leur envie de mieux gérer le développement des constructions sur le territoire de leur belle commune. Ils ont beaucoup d'avance sur bien des communes du district étant dans l'aventure depuis plus longtemps. J'espère que les autorités des communes environnantes apprendront de leurs voisins et ne resteront pas dans ces vieilles idées qu'on a pas besoin de recevoir de leçon des autres, surtout pas des Bagnards ! Alors, Orserains, Lidderains, Sembranchards ou Bordillons, profitez des réflexions et de l'expérience de vos voisins Bagnards. Et j'ose évidemment rajouter l'idée inverse: amis Bagnards, sachez vous aussi que nous avons beaucoup à vous apporter !

Entremont Autrement veut rapprocher les communes du district en rejetant les vieilles rengaines de rivalités ridicules qui pourrissent souvent les relations intercommunales dans notre district. La mise en commun de nos différents savoirs nous semble plus importante que les réactions agressives que peuvent engendrer les derbys sportifs dans notre région et autres légendes ridicules qui cataloguent les Lidderains dans tel rôle ou les Sembranchards dans tel autre rôle.

Pour la cohésion de votre district, votez Entremont Autrement!

Julien Pouget

4 commentaires:

  1. Allez voir ce film sur la télé. Un débat avec Gabriel Luisier, à l'époque où il bossait encore chez Guinnard!

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  2. On a la mémoire courte.
    Dès la fin du XIXème siècle et jusque dans les années 50 nos vallées se dépeuplaient. La cause? Un décallage grandissant entre nos sociétés rurales et la plaine qui s'industrialisait. Nos ancêtres ne pouvaient plus vivre décemment chez eux, ils ont fuit en plaine, à l'étranger, en Amérique ou ailleurs.
    Dès les années 50, les revenus générés par les exploitations hydroélectriques ont permis aux communes d'investir dans des stations de sports d'hiver, avec l'espoir que l'essort grandissant de cette activité permettrait aux habitants de rester vivre chez eux.
    Ce fut le cas. Aujourd'hui, près de 60 ans plus tard c'est toujours le cas.
    Par leur développement, nos stations touristiques permettent à nos entreprises (ainsi qu'à celles des régions environnantes) de créer et de maintenir des postes de travail. Cela permet à des familles de construire leur vie là où leurs racines ont été plantées.
    Et demain?
    Pour que nos enfant et petits enfants puissent continuer de profiter de ce que nous avons acquis, il faut continuer de développer nos atouts touristiques, afin de ne pas perdre la meilleure source décente de revenus pour nos sociétés montagnardes.
    Stopper ce développement impliquerait de tout devoir recommencer tôt ou tard.
    L'encourager mais le contrôler est la solution.
    Prenons l'exemple des Bagnards qui ont su limiter les zones touristiques à une stricte et infime portion de leur territoire; qui ont su préserver près de la moitié de leur territoire en zone naturelle protégée; qui ont su promouvoir le tourisme doux par la création d'un géoparc qui ne demande qu'à être développé; qui ont su créer un réglement de gestion des résidences secondaires (qui n'attend que son homologation...) limitant voire interdisant la construction de résidences secondaires; qui grâce aux revenus générés par le tourisme et le développement qui en découle peuvent distribuer des subventions aux Bagnards pour la construction et la rénovation de bâtiments; etc,...
    Favoriser un fort développement économique-immobilier-touristique tout en préservant les intérêts des habitants indigènes et nos traditions est possible et existe, certains l'ont compris et ont déjà pris les devant. L'entremont autrement, pourquoi?

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  3. Tu finis ton article en posant la question: "L'Entremont autrement pourquoi?". Laisse-moi tout de même te rappeler que l'Entremont et son développement touristique ne concerne pas uniquement la commune de Bagnes, malgré tous les compliments que j'ai pu adresser aux Bagnards quant à leur bonne gestion (après moult mauvaises années de "chaos") de Verbier et malgré tout le respect que je leur porte. Mais l'Entremont n'a pas fini de se développer touristiquement. Quel visage général aura notre destination dans 20 ans? Verbier ne doit pas être notre modèle absolu. Nous avons plutôt à éviter de faire comme ça c'est passé à Verbier dans des régions comme le Val Ferret. Moi je ne suis pas contre la construction, mais le dosage doit être fin. On parlait des zones à construire de Verbier. Cela va-t-il vraiment s'arrêter-là? Tu me l'as quasi certifié. Plus d'extension. La nouvelle philosophie est :"destruction-reconstruction". C'est étrange quand on se trouve sur les hauts de Verbier, comme on a l'impression années après années, que la pieuvre a encore allongé ses tentacules. Cela ne doit être qu'une impression. Des lieux ont changé de visage au risque de perdre tout de leur valeur primitive. Avec la nouvelle vague du développement durable, il y aura de plus en plus de riches qui voudront construire à la montagne, pour le calme, la qualité de l'air, la beauté des sites et un contact authentique avec les habitants locaux. (et une connexion internet haut-débit fournie par nos soins). Ce n'est plus chez nous qu'ils trouveront cela. Nous, notre Entremont sera tapissé de téléphériques et autres cabines géantes, la route du Saint-Bernard verra passer 10000 camions par jour qui cracheront au nez des Orserains,des Sembranchards, des Lidderains et des Bordillons (pas des Bagnards), on servira la raclette aux Chinois et tout ira pour le mieux de le meilleur des mondes. Tu ne peux pas cacher qu'il y a des ombres au tableau. Et ce n'est pas grave. Mais quel mal de le reconnaître franchement et de tout faire pour corriger la situation? Ne devrait-on pas agrandir les villages, avec une architecture villageoise (maisons mitoyennes) au lieu de créer des quartiers résidentiels où se mêlent chalets, villas style Hollywood ou encore villas supra-méga-branchées...

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  4. Cher grand noir de Bagnes

    Merci pour votre message,

    Vouloir placer Entremont Autrement comme un frein au développement et au tourisme dans notre district relève d'une grande méconnaissance de notre volonté d'action. Nous reconnaissons cette main qui a nourri et qui continu de nourrir une grande partie de la population locale. Mais cette même main peut se montrer également menaçante et agressive. Réguler l'offre ne signifie pas pour autant arrêter définitivement le développement. Le problème c'est que nous sommes incapable de placer sur une échelle temporelle, l'évolution de notre développement actuel, autant dire que la notion de développement durable dans ce contexte semble vouée à l'échec et utopique. La machine tourne en sur-régime et nous en ignorons volontairement les indicateurs . Merci Julien d'en rappeler certains, d'autres ont déja été moultes fois exprimés sur notre blog. Je ne mentionnerai pas ici les signaux d'alarme tirés par les mouvements écologiques car si l'argent représente une valeur sûre, notre environnement n'en fait visiblement pas encore partie. Pourquoi Entremont Autrement, tout simplement pour apporter notre appui à tous les hommes et femmes en Entremont et d’ailleurs qui luttent pour placer le développement durable dans les valeurs d'aujourd'hui.

    Un petit vert de la terre orseraine

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