21 décembre 2010

Ouragans Viviane (1990) et Lothar (1999): plus jamais ça

Le canton communique.

(IVS).- Vingt ans après Viviane, onze ans après Lothar, le Service des forêts et du paysage du canton du Valais annonce la sortie d’un film consacré à la gestion des dégâts forestiers dus aux tempêtes. L’occasion de rappeler l’ampleur des deux catastrophes naturelles mais surtout de faire l’inventaire des améliorations à apporter pour gérer de telles crises. Notamment la nécessité d’une vision qui dépasse le siècle. Ce document de référence pour tous les professionnels de la forêt, en Suisse et dans l’arc alpin, est proposé à quelques jours de l’an 2011, année internationale de la forêt.
Durant les vingt dernières années, la Suisse a été à deux reprises touchée par des ouragans. Viviane en février 1990, puis Lothar en décembre 1999, ont ravagé les forêts helvétiques. En Valais, 590 000 m3 de bois sont couchés en 1990 – soit cinq fois la production annuelle du canton à cette époque –, et 65 000 m3 en 1999.
«Nous n’étions pas préparés à ces catastrophes, totalement nouvelles dans leur ampleur, explique Roland Métral, responsable de l’arrondissement du Bas-Valais. Les équipes locales ont à chaque fois réagi promptement, mettant toute leur énergie à évacuer les arbres renversés, mais aucune priorité n’a été établie, et tout cela s’est déroulé dans l'urgence, sans véritable concertation, chacun agissant pour faire au mieux.»
Les conséquences? Une pléthore de bois sur le marché avec pour corollaire une chute massive des prix. Certaines opérations ont même fragilisé davantage encore la situation. Dans les forêts de protection, le maintien d’une partie des bois renversés aurait permis d’augmenter la rugosité du sol et d’éviter le départ de coulées de neige ou de chutes de pierres, mais aussi d’assurer une protection au rajeunissement naturel.

Priorité aux habitations et voies de communication
C'est ce besoin de vision à long terme, de coordination et d'anticipation qui est mis en évidence par cette vidéo signée Jean-Baptiste Moulin, réalisateur et garde- forestier (Vidéalp Sàrl).
«Aujourd’hui nous avons tiré un certain nombre d’enseignements, confie Roland Métral. Si une telle catastrophe se reproduisait, nous nous attacherions d’abord à sécuriser les habitations et les voies de communication, et nous laisserions une partie du bois couché sur place. Dans ce contexte une cartographie des peuplements est en train d’être réalisée, assortie d’indications sur les modes d’intervention.»
Un guide, intitulé «Aide-mémoire en cas de dégâts aux tempêtes» a également été publié afin d’accompagner les propriétaires forestiers dans leur gestion des forêts. Ses conseils vont de la liste des mesures immédiates au reboisement en passant par l’entreposage et la commercialisation du bois touché.

Information, synergies et vision à long terme
Autre évolution, conforme à l’adage «Mieux vaut prévenir que guérir»: le Service cantonal des forêt travaille aujourd’hui aujourd'hui avec les propriétaires de forêts à améliorer la résistance du peuplement en favorisant le mélange des essences et des âges. Une démarche qui nécessite une réflexion sur le très long terme et qui intègre également les incidences possibles des changements climatiques annoncés.
Reste, selon Roland Métral, «à améliorer encore la diffusion de l’information, afin de permettre la mise en place de synergies dans l’écoulement du bois sur le marché, pour éviter l’effondrement des prix comme ce fut le cas par le passé.»
Depuis le Moyen-Age, la moyenne des catastrophes naturelles est d’environ quatre à cinq par siècle, parfois groupées sur 20 ans, parfois dispersées. Comme l’indique en conclusion le film: «Gérer le patrimoine forestier implique une vision qui dépasse le siècle.»

Un exemple des excellents films nés de Vidéalp:


La gestion durable des forêts de montagne from Axel Roduit on Vimeo.

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