3 juin 2023

Une nouvelle loi climat proposée au peuple

On se souvient encore de l’échec de la loi CO2 en 2021, et même si le scrutin s’était joué à quelques voix, son principal échec était dû à l’introduction de nouvelles taxes, notamment sur les énergies fossiles.

Mais le climat et son dérèglement étant des questions brûlantes (on peut se rappeler les chaleurs écrasantes de l’été passé, le risque de sécheresse qui menace encore localement la Suisse, ou encore la crainte de grands incendies), diverses initiatives tendent à pousser la Suisse vers la neutralité carbone et c’est le cas de l’initiative des Glaciers. En réponse à cette dernière, le Conseil fédéral a donc proposé la loi Climat en contre-projet, qui a été acceptée par le Parlement et qui se retrouve en votation en juin en raison d’un référendum.

Pourtant cette loi devrait satisfaire largement la population et tout le spectre politique. Aucune nouvelle taxe n’est prévue et des mesures d’accompagnement sont mises en place pour la transition de la Suisse vers la neutralité climatique. Ainsi, sans impôt supplémentaire, mais via le budget général de la Confédération, des aides seront distribuées pour le remplacement des chaudières à mazout et à gaz, ainsi que l’assainissement des bâtiments. Des crédits sont également prévus pour la recherche et l’innovation afin d’explorer des solutions face aux conséquences listées plus hauts au dérèglement climatique.

Pourtant l’opposition à cette loi est réelle, notamment l’UDC. La campagne sera donc ardue sur cette question et elle a déjà son lot de fake news et d’arguments indécents. Non, on ne forcera pas les personnes qui ont une chaudière à mazout à la remplacer alors qu’elle est pratiquement neuve, non on ne précarise pas l’approvisionnement électrique par cette loi, non ce n’est pas à cause de l’immigration que la Suisse ne parvient pas à économiser de l’électricité. Tous ces arguments visent principalement à instiller la peur et surtout se fonde sur la stratégie du « on verra plus tard ». Mais intervenir maintenant sur ces questions, c’est en réalité déjà un peu tard.

En effet, on ne parle d’approvisionnement électrique comme si cette question était nouvelle avec la guerre en Ukraine. Mais cette question était déjà bien réelle avant. Il en va de même pour les énergies fossiles, nécessaires selon les opposants à la survie énergétique de la Suisse. Mais elles étaient déjà un problème il y a 20 ans. On a toujours su que ce type d’énergie ne serait pas infini et il est particulièrement inconscient de continuer de tabler sur elles pour l’avenir. Lorsque le pétrole se tarira et que rien n’aura été fait pour le remplacer, alors on regardera en arrière et on se demandera pourquoi on n’a pas agi avant. Faire l’autruche sur les problèmes d’approvisionnement électrique et énergétique en agitant le spectre du black-out ne permet certainement pas de trouver des solutions viables et à longs termes. Il faut donc cesser de croire que tout s’arrangera et commencer à remettre en question notre consommation d’énergie et trouver des solutions pour pérenniser des comportements responsables.

Nous sommes à un moment pivot de l’histoire humaine : et en cet instant il est nécessaire de prendre ses responsabilités et d’admettre une solution tout à fait raisonnable et qui fixe des objectifs clairs, atteignables et ce pour le bénéfice de la population et non à son détriment.

Votons donc OUI le 18 juin !

Jasmine Lovey

Présidente d'Entremont Autrement

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