Dans un premier temps, il est bon de savoir qu’au jour d’aujourd’hui notre chère Constitution ne mentionne nulle part les enjeux du vieillissement. Alors évidemment, en 1907 l’espérance de vie était deux fois moins élevée qu’aujourd’hui. Il est donc plus que nécessaire d’y faire entrer « nos vieilles et nos vieux » au plus vite! Car ne l’oublions pas, quel que soit notre bord politique, s’il y a une chose de certain, c’est que nous vieillissons tous un peu plus chaque jour.
Un autre problème avec la vieillesse, c’est que l’on peut se trouver fragilisé. Le passage à la retraite, la perte de nos amis proches, les enfants qui vivent loin, la santé qui péclote, le sentiment d’être devenu un poids pour la société, … on parle même de population « à risques ». Risques de s’isoler, de perdre le lien, le gout des choses et de cette fameuse autodétermination qui nous permet de décider par nous-mêmes pour nous-mêmes. Pourtant, en valorisant les compétences de chacun et chacune, en promouvant le lien social et intergénérationnel, on augmente considérablement l’espérance et la qualité de vie.
De plus, cessons de regarder la personne âgée seulement sous l’angle de la santé. De manière holistique, on perd alors toutes les dimensions sociales, spirituelles, culturelles et psychologiques. Quel gâchis! La personne âgée n’est pas seulement un corps qui vieillit et qui nécessite des soins, elle reste une personne à part entière qui a des croyances, des rêves, des envies, des idées et une qualité si essentielle à notre monde, elle a du temps à offrir.
Enfin, parlons de cette image culturelle que nous nous faisons de la vieillesse. « Il fait pas bon devenir vieux ». Si on en croit le langage populaire, vieillir n’est qu’une affaire de pertes et de deuils. Alors que seulement 6% des personnes de plus de 65 ans sont aujourd’hui en EMS par manque d’autonomie, le 94% restant vivent encore chez eux, actifs et motivés. Ce que je peux remarquer, c’est que dès lors que l’on prend sa retraite jusqu’à ce qu’un problème de santé majeur nous tombe sur la tête, nous disparaissons de toutes politiques et prises en charge. En pourtant, ce temps représente encore de belles années! Dans notre société, on se borne souvent à voir la vieillesse comme quelque chose de pas franchement glamour. Ose-t-on seulement les toucher ces vieux qui nous côtoient? Alors que pourtant, nos ainés sont nos plus belles ressources! Qui n’a jamais été gardé par un grands-parents ? Chez qui pouvons-nous aller chercher de la salade au jardin ou du fromage à la cave? Qui n’a pas en tête un de ces plus beaux souvenirs avec un grands-parents, un grand-oncle ou une grand-tante? Qui nous ont appris, élevés, aimés, chéris et ainsi participer aussi à qui nous sommes aujourd’hui? Alors oui, les seniors sont une vraie richesse pour tous. Ils possèdent la sagesse, le savoir-faire et ce grain de folie qui revient dans nos dernières années.
On voit donc que, par ce rapport de commission, les choses bougent au niveau cantonal. Quatre grands « chantiers » sont prévus; la réalisation d’enquêtes de terrain ciblées et locales, la mise en place d’un cadre juridique adapté à notre réalité actuelle, l’organisation d’un guichet unique d’information et la promotion des projets citoyens novateurs. S’il est bien de réfléchir à toutes ces questions et de laisser maintenant travailler notre système politique, cette démarche doit aussi nous interpeller à notre échelle et nous motiver à favoriser un climat bienveillant et valorisant face à ces questions du vieillissement. Je pense par exemple à toutes ces personnes expatriées qui vivent dans nos communes, loin de leur famille. Combien de jeunes mamans auraient besoin d’aide avec leurs enfants et vivent tout près d’une dame qui adorerait encore cuisiner d’excellentes tartes aux pommes? Ou encore d’hommes prêts à rendre service pour tondre le gazon ou couper le bois en échange d’une belle amitié autour d’un verre? Ce ne sont que des pistes et libre à la créativité de chacun de penser et oser créer car lorsqu’il y a du lien, nous sommes tous gagnants. Mais quand en plus, il peut inclure plusieurs générations, alors nous possédons une vraie formule gagnante!
Très bel article ! Nous sommes tous dans le même bateau, jeunes, vieux et moins vieux, alors ramons tous ensemble ! Et n'oubliez pas que dans le corps d'un "vieux", d'une "vielle", vivent encore très souvent l'esprit de l'enfant et de l'adolescent qu'il ou qu'elle était ...
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