7 février 2015

Allocations familiales et déductions fiscales

L’allocation familiale est une prestation, par enfant, en faveur des familles. Et ce, quelle que soit sa composition. C’est une prestation solidaire. Les diverses caisses d’allocations familiales retenant un pourcentage identique sur le salaire de chaque employé affilié à leur caisse. Et encore, à salaire égal, l’employé n’ayant pas d’enfant à sa charge cotise autant que son collègue en ayant plusieurs.

La déduction fiscale de ces allocations familiales est à l’ordre du jour des votations du 8 mars prochain. L’avantage financier qui en découlerait, voire plus, est déjà actuellement effectif en Valais. En effet, puisque dans notre canton, tous les bénéficiaires de cette prestation peuvent déjà déduire fiscalement de leur(s) revenu(s) un montant supérieur aux allocations reçues.

Au vu de ce qui précède, tout semble jouer en faveur des familles et de l’initiative « Aider les familles ! ». Mais dans les faits, est-ce que vraiment toutes les familles y trouveront un avantage ? Et dans quelle mesure ?


Je vais commencer par répondre à la première de ces questions. En automne 2014, lors d’une soirée-débat en Entremont, le grand argentier cantonal affirmait haut et fort qu’un contribuable valaisan sur quatre ne payait pas d’impôt. Comment dès lors, son président de parti au niveau national ose-t-il affirmer avec force que TOUTES les familles seront favorisées par la déduction fiscale soutenue par son parti. Cette affirmation est malhonnête et mensongère. Au vu de ce qui précède, j’ose affirmer que dans notre pays une partie non négligeable de familles, celles se trouvant le plus dans le besoin, ne profiteront d’absolument aucun avantage financier en cas d’acceptation de cette initiative. Je mets au défi notre grand argentier et son président de parti de prétendre le contraire.

Je poursuis avec la seconde interrogation. Comme le taux d’imposition est progressif, la déduction d’un même montant d’allocations bénéficiera davantage aux familles de la classe aisée qu’à celle de la classe moyenne. Là encore, ce ne sera pas les 2 politiciens cités dito qui me contrediront, même s’ils se présentent avant tout comme les défenseurs de la classe moyenne.

De plus, et ce qui précède le démontre, ce type de baisse fiscale renforce le fossé qui se creuse entre riches et pauvres. Au cours de la dernière décennie, de nombreuses baisses fiscales ont été octroyées aux contribuables valaisans. Les bénéfices de celles-ci se révélant faibles pour les familles en difficulté et allant croissants à mesure que les moyens financiers des familles augmentent. Et quand ces baisses fiscales finissent par plomber les finances cantonales, qu’est-ce qui est mis en place pour juguler le manque à gagner ? Une suppression des réductions individuelles des primes d’assurance-maladie à 21'000 personnes d’une classe qui va gentiment passer dans celle en difficulté, une coupe dans le budget alloué à l’éducation des enfants en difficulté, une augmentation linéaire des taxes sur les véhicules. Et tout ceci avec les mêmes effets pervers que cités dito.

Comme chacun peut le voir, cette initiative ‘Aider les familles’ n’apporte pas du tout de beurre dans les épinards de toutes les familles dans le besoin, quelques francs à des centaines de francs aux familles à revenus modestes à la classe moyenne, et jusqu’à des milliers de francs à celles pour qui l’aspect financier n’est depuis longtemps plus un frein au désir d’agrandir leur famille.

Enfin, en cas d’acceptation de cette initiative, celle-ci engendrerait un manque à gagner d’un milliard pour les collectivités publiques. Lorsqu’il faudra récupérer ou économiser ce montant sur les budgets futurs, qui trinquera ? Malheureusement, très certainement les mêmes qu'en Valais.


Urbain Gaillard
Conseiller communal EA - Orsières

2 commentaires:

  1. MON CHER Urbain Gaillard, J'ai lu ton message et je comprends bien que tu es anti PDC dans tes conclusions et c'est ton droit, mais tu devrais aussi penser et relever qu'il y aura des familles dans les plus modestes et même dans les classes moyennes qui grâce à cette non imposition, bénéficieront des subventions cantonales aux primes de caisse maladie... Tu me parais un peu excessif et très politique quand tu parles de malhonnête et mensongère, ce sont des mots durs et tu ne dois pas mêler dans un même paragraphe monsieur le Grand Argentier et le président d'un parti, ce que l'un a peut être dit n'engage pas l'autre et le mélange porte à confusion...

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  2. Louis,
    Une des raisons de mon engagement politique est de m'investir pour l'ensemble de la collectivité avec une attention toute particulière à lutter contre le fossé se creusant entre les plus démunis et les plus nantis.
    Comme conclu dans mon avant dernier paragraphe, je relève quelle incidence cette initiative aurait sur les diverses classes de la population. Et clairement, cette incidence serait nulle pour les familles qui se trouvent le plus dans le besoin et amènerait un élargissement du fossé cité dito. Ceci est indéniable.
    C'est pour cette raison que je ne peux défendre une déduction fiscale qui apporte des milliers de francs supplémentaires dans les bourses de familles très aisées et qui n'apporte strictement rien à celle se trouvant le plus dans le besoin. Si pour toi, penser aussi et avant tout au mieux être de ces dernières est anti PDC, je te laisse juge.
    Pour les qualificatifs excessifs cités dans mon texte, je veux bien les modérer comme suit : à l'affirmation que TOUTES les familles bénéficieraient financièrement d'une déduction fiscale des allocations reçues, j'affirme de mon côté que celle-ci manque d'honnêteté puisque contraire à la vérité.
    Après avoir relu une énième fois mon texte, je ne vois pas à quel moment j'ai engagé une personne pour des propos d'une autre. Je suis désolé si mes écrits ont pu porter à confusion sur ce point.
    Amical salut

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