En effet, qui serait prêt à vendre sa maison s’il n’en a pas d’autres ? Sauf cas urgent, les grands investissements que nous faisons dans notre vie personnelle sont pour la durée, voire pour le patrimoine.
Dernièrement, après un coup d’essai infructueux il y a 5 ans, le Conseil Communal a décidé de vendre notre réseau à une SA constituée de communes et d’un privé. On peut raisonnablement passer cette envie de vendre aux filtres de la non-utilisation et de la nécessité.
Faire l’hypothèse de la non-utilisation, c’est impossible. Le réseau électrique, fruit d’un long travail et d’un long investissement de la population, est forcément utile puisque nous en dépendons pour chauffer, cuisiner, se doucher et j’en passe. La commune ne cherche donc pas à vendre un objet inutile.
Il reste la nécessité. Là encore, le Président l’affirme, aucune nécessité financière ne nous pousse à la vente, et c’est une bonne nouvelle. Certes, la commune doit admettre une légère dette par habitant, et éliminer les dettes du service électrique permettrait de remonter la dette à une fortune par habitant. Mais ce ne serait qu’artifice, les dettes se retrouvant alors dans la nouvelle SA dont nous devons garantir le bon fonctionnement financier.
Donc nous pouvons constater que ni la non-utilisation ni la nécessité ne nous contraint à la vente.
Alors pourquoi vendre ?
Sauver des places de travail ? Non, une seule personne s’occupe du service électrique, dont la tâche est la facturation. Et même si cela semble compliqué, je n’ai aucun doute sur la compétence de la personne qui en a la charge.
Devenir une entité plus importante dans le Canton ? Une blague. Après fusion des réseaux, Orsières passerait de onzième à… onzième ! Il faut admettre que ce n’est clairement pas une raison pertinente..
Faciliter l’application des lois fédérales plus compliquées ? Il faudrait ajouter de nouvelles compétences, et pour l’instant, le projet ne prévoit pas de ressources supplémentaires..
Par solidarité pour les autres communes qui ont un réseau en moins bon état ? L’argument me touche. Mais alors pourquoi voir si petit ? Tout ça pour rester à notre onzième place ? Et pourquoi sous cette forme-là ? N’aurions-nous pas tout à gagner à garder notre réseau 100% public plutôt que de vouloir absolument en céder une partie à des privés ?
Finalement, à y regarder de près, le seul grand changement qu’induira la vente, à part la perte de maitrise de la Commune sur son réseau, sera le remplacement de l’assemblée primaire, transparente et gratuite, par un Conseil d’Administration, opaque et coûteux.
Pour moi, difficile à ce stade de ne pas penser à la création de DransEnergie. D’une part parce que le nom et le secteur d’activité est assez proche et d’autre part car j’avais voté oui à DransEnergie avec quelques réserves déjà dûes à la création d’une SA par des fonds publics.
Si je n’ai aucun problème à avoir soutenu la création de DransEnergie au moment où CIMO, soucieux du mélange des genres, voulait se débarrasser des activités accessoires, vendre notre réseau relève d’une autre réalité.
En effet, le réseau est actuellement géré par délégation par DransEnergie avec des compétences reconnues. A l’époque, sensible à l’argument de la perte d’emplois, j’avais soutenu la création de DransEnergie pour poursuivre ces activités de gestion du patrimoine public. Toutefois, j’avais mis en garde contre la création d’une entité créée par le public qui viendrait concurrencer le privé. Or, j’ai pu constater la multiplication des activités, notamment le solaire. Pendant mon mandat au Canton, régulièrement, des professionnels de la branche se plaignaient de la concurrence un peu déloyale de DransEnergie pratiquée en plaine.
En effet, toutes les belles compétences que l’entreprise a développées éteignent un peu les ambitions de se lancer pour des privés de la même branche. Était-ce vraiment l’objectif visé lors de sa création par les fonds communaux ? D’autant qu’elle commence à apparaître dans l’actionnariat d’autres sociétés, et s’apprête à détacher le solaire en créant une nouvelle… SA !
DransEnergie, c’est un peu le Crédit Suisse sauvé qui vire comme la Poste dans la démultiplication des activités. On verrait y arriver Christian Levrat qu’on comprendrait.
A l’époque, j’avais décidé de faire confiance aux autorités. Cette fois, je vais faire confiance au cri du cœur lancé dans le Nouvelliste par un ingénieur électricien.
Pour terminer, abandonner notre réseau c’est également faire une croix sur un potentiel rachat. Cela sous-entendrait qu’il nous faudrait provisionner des sous à chaque investissement sur le réseau par la nouvelle entité pour pouvoir le racheter sans s’endetter après. Illusoire.
Comme rien ne pousse à vendre, je ne peux que vous suggérez de refuser ce projet par sagesse populaire. Il est bon de dessiner certaines limites à la liberté d’entreprendre qui règne au sein du Conseil Communal.
Finalement, aucun risque à ne pas vendre et tout à perdre à s’en séparer.
Florian Alter
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