15 février 2021

PETITE SALVE IRONIQUE À L'ADRESSE DES MEMBRES DE L'ASSEMBLÉE CONSTITUANTE SUR UN SUJET SENSIBLE

Lu sur la page FB de Jean-Pascal Genoud, ce rare message que nous reproduisons ici pour l'offrir à votre appréciation et selon les mots de son auteur "épicer le débat". 




Au nom du Dieu dit « Tout-Puissant » !

Il semble qu’au stade actuel des débats, les membres de l’Assemblée constituante valaisanne soient tombés d’accord pour retenir, en exergue de la future nouvelle Constitution, la formule traditionnelle du «Au nom de Dieu Tout-Puissant». Ce choix me gêne très profondément, mais ne me surprend pas plus que tant. En effet, si vous faites le cumul des quatre couches interprétatives suivantes, le résultat me paraît sans appel. 

- Prenez tout d’abord une dose suffisante de PARESSE INTELLECTUELLE. Elle peut facilement se satisfaire d’une formule toute faite, sans vouloir en mesurer la teneur ou en interroger le sens.

- Ajoutez-y un brin de NOSTALGIE à l’égard d’un slogan antique et vénérable. Avec l’effondrement de toutes les idéologies du progrès, à défaut d’avoir un avenir, autant avoir un passé. Étant donné que, de nos jours, tout est constamment sujet à remise en question, il y a un certain confort à maintenir le reliquat d’une tradition séculaire. Après tout, le texte de la Constituante constitue un tel effort de reformulation, que, sur un sujet aussi épineux, il est assez reposant de reprendre tels quels des mots d’un autre temps.

- Mettez-y encore une bonne dose de CONFORMISME. Une telle formule énigmatique autant que lapidaire ne dérange pas outre mesure. Elle est assez courte pour que l’on passe dessus comme chat sur braises, que l’on tourne vite la page pour en venir au vif du sujet. C’est juste une affaire d’habitude que de survoler une épitaphe aussi insignifiante sans s’y attarder vraiment.

- Il faudrait encore mettre un ingrédient non négligeable et en bonne quantité. La RÉDUCTION DU TRÉSOR DE LA FOI en une valeur culturelle précisément dénuée de foi. Travail dans lequel excellent les droites en tout genre et surtout les plus extrêmes. La déconstruction de l’héritage chrétien est une formidable carrière qui peut fournir toutes sortes de pierres sacrément utiles à la construction d’une identité locale, en forme de mur ou même de rempart. On attendrait de la présence ornementale de l’expression «Dieu Tout-puissant» au début de la Constitution, la même réjouissante efficacité que peut avoir une crèche dans un super-marché ou un crucifix dans une salle de classe. Que la dite «puissance de Dieu», sans qu’on ait besoin d’y croire, soit au moins la caution de notre propre puissance à défendre notre identité cantonale. La fierté d’être valaisan suffit à elle seule à mépriser toute pensée autre, perçue comme nouvelle et dangereusement ouverte à l’universel. La grande Amérique a bien ses «réserves de Sioux», pourquoi la petite Suisse ne pourrait-elle pas avoir, en Valais, sa «réserve de cathos» ?

Si je pouvais mettre mon grain de sel pour épicer le débat, en lieu et place d’une formule qui me paraît être aussi tristement désuète que sinistrement ambiguë, voici comment je rêverais, pour ma part, que s’ouvre notre nouvelle Constitution : 

«EN VERTU DE PRINCIPES INVIOLABLES ET UNANIMEMENT PARTAGÉS, 

- ENRACINÉS TRADITIONNELLEMENT DANS LA FOI EN DIEU,

- GARANTS DE NOTRE ÊTRE ENSEMBLE ET DE LA DIGNITÉ DE TOUTE PERSONNE HUMAINE,

NOUS PROMULGUONS SOLENNELLEMENT CE QUI SUIT».

Chne Jean-Pascal Genoud, 11 février 2021

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