3 mars 2016

10 thèses sur l'école.

J’ai lu avec un vif intérêt les 10 thèses sur l’école présentées par le Chef du Département. Sachant à quel point la simple évocation du terme «pédagogie » a pu lui donner de l’urticaire jusqu’ici, je salue cette première comme un véritable exploit. D’accord, ça sent un peu le rance, le rabâché, on a le sentiment qu’OF enfonce des portes ouvertes ou qu’il a dû abandonner la lecture du petit traité de « préhistoire et d’histoire de l’école » dès les premiers chapitres, mais enfin, l’effort est là et mérite d’être souligné. Ce qui est juste est juste.

Mais qu’avait donc de si essentiel à nous dire le Chef de l’école valaisanne pour se résoudre à parler pédagogie ? Un premier constat : il voulait sans doute achever le vieux combat « anti-pédagogiste » auquel lui et sa garde rapprochée s’étaient livrés avec tant d’excitation à la fin du siècle passé. Il ressort donc le flingue rangé sous le matelas et se remet à tirer, toujours dans la même direction, sans se rendre compte que les cibles de l’époque ont acquis pour la plupart un droit légitime à la retraite quand elles n’ont pas été rangées au placard par ses soins.

Si les protagonistes ont changé, les arguments sont toujours les mêmes : « la pédagogie n’est pas une science exacte »… comme si quelqu’un l’avait prétendu ne serait-ce qu’une fois ; ou encore « le nivellement par le bas est injuste » comme si quelqu’un l’avait jamais préconisé ou encore « pour un retour aux fondamentaux » comme si le français et les mathématiques n’étaient plus enseignés à l’école depuis des décennies. Bref, rien de très décoiffant.

Deuxième constat : OF peut enfin glisser subrepticement quelques-unes de ses convictions profondes : maintenir « une certaine homogénéité de la classe » , autrement dit en écarter celles et ceux qui ne parlent pas notre langue ou qui souffrent d’un handicap, apprendre les dates des batailles par cœur, conserver les notes chiffrées et faire en sorte que l’école retrouve une pleine conscience de sa dignité », ce qui est assez cocasse dit par quelqu’un qui a consacré ses années d’enseignement à la fustiger sans relâche. Mais là aussi, rien de nouveau : chacun-e connaît les dadas du Chef et son aversion naturelle pour toutes les formes d’intégration.

(à suivre)

Cilette Cretton

1 commentaire:

  1. Heureusement que des gens comme vous, Madame Cretton, prennent la plume et défendent, par les actes, une autre philosophie de l'école valaisanne.

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