19 octobre 2010

Orsières dans la tempête de la grande histoire. (VI)

Résumé des épisodes précédents: L'affaire d'Orsières fait la page une de la Gazette de Lausanne du 3 octobre 1925. Léon Nicole monte au créneau et prend la défense du sergent dégradé Estoppey, c'est un peu une affaire Dreyfuss mais à la dimension de notre immense pays.
Pour avoir dénoncé son colonel, Estoppey est condamné pour calomnie, perd son grade et son métier. Celui qui est pasteur à Gryon et sergent à Orsières vient de dénoncer le colonel Bornand comme exhibitionniste, ceux qui ont signé la plainte avec lui se sont rétractés. Une enquête menée sur place a par scrupule mesuré la distance d'où il a été vu, et par minutie la mesure de la hauteur de l'appui de la fenêtre où il se serait montré!
Eh oui, le colonel Bornand a été accusé de s'être laissé apercevoir par son sergent pasteur dans "le simple appareil d'une beauté arrachée à son premier sommeil." L'exhibitionnisme est un délit grave condamné par la loi pénale.
Le conseiller fédéral Scheurer précise que "le colonel Bornand, faisant ses ablutions après une longue manoeuvre, se mit à la fenêtre de l'hôtel qu'il occupait Orsières, attiré par un bruit sur la place." L'enquête minutieuse a démontré qu'il n'y avait pas eu exhibitionnisme.
Dans la foulée, ayant répondu à Léon Nicole, le chef du département militaire Scheurer dénonça les agissements d'Arthur Fonjallaz désormais discrédité.
"Qu'on cesse de suspecter à la légère l'honneur d'un concitoyen (bravos)", rapporte encore la Gazette de Lausanne.
Le colonel Louis-Henri Bornand commandant du premier corps d'armée de 1918 à 1926 est mort dans les tous premiers jours de 1927. La hauteur des fenêtres de l'hôtel des Alpes (le nom n'est pas précisé dans nos sources, mais parle d'un hôtel dont on peut voir la place d'Orsières) permet-elle à un pasteur d'entrevoir l'engin? Etait-il au garde-à-vous? La grande ni la petite histoire ne le disent. Des journaux satiriques de l'époque s'en sont emparés, et un livre d'histoire sur l'armée y est revenu une fois au moins. La source principale de notre récit reste la Gazette de Lausanne de 1925. Pour ceux que l'histoire locale intéresse plus que la grande, nous rajouterons quelques détails dans un prochain épisode.

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