3 février 2021

Les droits des femmes encore mis à mal.

Coup sur coup nos élus à Berne prennent des décisions qui portent atteinte à la dignité des femmes :

La semaine passée, c’est la commission de la sécurité sociale du Conseil des Etats qui décide de couper dans les compensations accordées aux femmes particulièrement touchées par le relèvement de l’âge de la retraite à 65 ans (celles qui atteindront l’âge de la retraite dans les 9 ans précédents l’entrée en vigueur de la réforme). La commission a décidé de baisser cette période à 6 ans et de baisser les compensations accordées aux femmes. La pétition « touche pas aux rentes des femmes » lancée par l’Union Syndicale Suisse s’oppose à ce que les femmes fassent les frais de la réforme de l’AVS. Encore aujourd’hui, les femmes subissent des discriminations : au travail, l’égalité des salaires n’est pas une réalité, accéder aux postes clefs est toujours compliqué, le travail à temps partiel, majoritairement féminin, péjore les droits des femmes à la retraite ; ä la maison, la répartition des tâches entre conjoints pose toujours problème, c’est trop souvent les femmes qui mettent leur carrière entre parenthèse pour la famille, et à la retraite, ce sont encore les femmes qui reçoivent les rentes les plus basses et qui ne reçoivent pas de rente du deuxième pilier (44 % d’entre elles).


on peut signer la pétition en cliquant ICI


Aujourd’hui, c’est la commission des affaires juridiques, à majorité de droite, qui refuse de modifier la définition pénale du viol pour qu’une relation sexuelle sans consentement soit considérée comme un viol. Aujourd’hui, pour qu’il y ait viol, il faut une violence physique portée sur la femme. Depuis des années, des organisations féminines, des professeurs de droit demandent que le viol soit étendu à tout acte sexuel non consenti (par l’un ou l’autre sexe). Or, ce matin, on apprend que la commission des affaires juridiques a décidé de créer une nouvelle infraction, un délit d’atteinte sexuelle, puni d’une peine plus légère que le viol (trois ans maximale au lieu de dix). Est-ce que le mot « non » n’est pas assez clair ? Est-ce qu’un refus oral justifie une peine plus légère ? Est-ce que la victime doit, en plus du viol lui-même, subir d’autres sévices physiques voire mourir sous les coups de son assaillant pour que ce soit qualifié de viol ? C’est un peu comme si le non d’une femme ne comptait pas vraiment….

 A l’écoute de ces deux nouvelles, qui pour moi sont emblématiques d’une certaine condescendance envers les droits des femmes, je me dis que nous n’avons pas fini de nous battre pour faire valoir les droits des femmes, 50 ans après avoir obtenu le droit de vote…..

Sophie Juon, candidate au Grand Conseil pour Entremont Autrement          

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