11 août 2017

Drames en Méditerranée

Hier soir, j’étais tranquille chez moi et je reçois un téléphone de démarchage d’une association de protection de l’environnement et de la biodiversité mondialement connue et dont je suis membre.

La dame au bout du fil me remercie pour tous mes dons précédents (j’ai versé de l’argent pour sauver les baleines, la banquise, les fonds marins, les orangs outans et j’en passe….) et me demande si je peux faire un geste pour la nouvelle campagne de sensibilisation de l’association: la lutte contre les micro-particules de plastique. Elle m’explique bien gentiment que les vacanciers sur les plages de la mer Méditerranée ont l’impression que la mer est propre, mais en fait elle ne l’est pas parce que des millions de tonnes de micro-particules de plastique flottent dedans et la polluent. Ces micro-particules qu’on ne voit pas sont pourtant un réel problème pour les poissons et la faune; ces micro-particules tuent les dauphins, les tortues et les autres animaux qui échouent sur les fonds marins ou sur les plages.

Elle a 100 % raison cette dame; ce problème existe bel et bien et c’est un vrai danger pour la survie des dauphins, tortues et autres animaux peuplant la mer.

Mais, chaque fois qu’elle parlait de ces micro-particules flottant dans la mer et que personne ne voit, je pensais à ces êtres humains traversant la mer Méditerranée sur des canots pneumatiques et que nous ne voulons pas voir! Chaque fois qu’elle parlait de la vie et de la mort des dauphins, étouffés par ces micro-particules je pensais à ces personnes, prêtes à tout sacrifier, y compris leur vie, pour avoir une chance d’arriver sur nos plages. Quels paradoxes… A quand une vraie prise de conscience des drames qui se jouent pas très loin de chez nous? Le premier pas pour sauver ces gens désespérés n’est-il pas de reconnaître leur souffrance et de comprendre leur désir fou de changer de rive? Peut-être ce regard sans a priori pourrait nous aider à leur venir en aide de manière plus efficace, en les accueillant de manière plus large chez nous et en améliorant leurs conditions de vie chez eux.

J’ai gentiment expliqué à cette dame que sa demande tombait mal à propos et que je n’allais pas verser d’argent pour la lutte contre les micro-particules mais que j’allais le garder pour des causes plus humaines.

Sophie Juon
Présidente d'Entremont Autrement

2 commentaires:

  1. Pourquoi mettre en opposition la protection des océans et la protection des migrants ? Il s'agit d'un seul et même combat, l'être humain sans un environnement adéquat n'étant plus rien ...

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  2. Sauver les océans et les migrants, c'est le même combat ....

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