7 avril 2020

Un moment à nul autre pareil

Chaque habitant de ce pays a pu se rendre compte ces dernières semaines de l'extraordinaire basculement historique que nous avons vécu. Nous sommes encore au coeur de l'événement et, pour cette raison, il nous est parfois difficile d'en prendre la pleine mesure.

Qui aurait imaginé, le 31 décembre dernier, au moment de formuler tous ses "voeux de bonheur et de santé pour la nouvelle année", qu'à peine quelques semaines plus tard:
  • le Conseil fédéral - habituellement un peu mou - aurait pris les pleins pouvoirs sur le pays, réduisant les cantons au rang d'exécutants et aurait réduit le Parlement fédéral au silence;
  • que l'armée suisse et la protection civile serait mobilisées pour la première fois dans cette proportion depuis la Seconde Guerre mondiale, et déployées sur l'ensemble du territoire national;
  • que dans plusieurs cantons, les cliniques privées seraient réquisitionnées par l'Etat;
  • que l'ensemble des frontières extérieures du pays seraient bouclées;
  • que toutes les écoles et institutions de formations seraient fermées;
  • que les commerces, les restaurants, les bars, les clubs, les magasins seraient fermés;
  • que l'ensemble des manifestations et rassemblements du pays, sur tout le territoire, seraient interdits au-dessus de 5 personnes (on a bien dit 5 personnes);
  • que tous les secteurs touristiques (stations, piscines, musées, hôtels (partiellement), etc) seraient fermés;
  • que l'entier de la population serait appelée à rester chez elle et à attendre des jours meilleurs.


Ces décisions sont dignes d'un scénario de film catastrophe. Et encore, un tel film semblerait peu crédible aux yeux des spectateurs. Et pour autant, nous ne sommes pas les seuls à avoir pris ces décisions draconiennes:
  • Plus de 50 pays dans le monde ont décrété un confinement total de leur population, plus encore un confinement partiel. C'est plus de la moitié de l'humanité qui est cloîtrée. Et encore, chacun ne peut bénéficier d'un toit;
  • la plupart des vols internationaux ont été interrompus. Plusieurs compagnies aériennes d'envergure ont annoncé un "grounding" sans précédent. De force officielle, 14 personnes seulement ont pris un vol hier (dimanche 5 avril) à l'aéroport international de Genève;
  • plusieurs entreprises privées ont débuté la production de respirateurs ou d'autres appareils médicaux (General Motors, Dyson, Apple). De grands noms de l'industrie ont lancé des programmes de soutien aux unités médicales: Microsoft, Bulgari, etc.
  • ainsi le trafic motorisé s'est effondré au niveau mondial, dans une proportion que même Greta Thunberg n'aurait pu rêver.

Image prise à la frontière entre l'Allemagne et la Suisse, début avril 2020
Au centre de l'activité sanitaire enfin, de nombreuses personnes se battent pour venir en aide aux malades. Ne comptant plus leurs heures, ne comptant plus leur peine. Rappelant des retraités ou, au contraire, lançant au front de jeunes étudiants en médecine. Des milliers de bénévoles offrent leurs services aux plus démunis pour leurs courses ou pour leurs déplacements.

Face à de tels événements, il faut des décisions pratiques, rapides et souvent iconoclastes. Ce sera justement le thème d'un prochain article.

J. Lovey

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