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15 juin 2019

Grève des femmes

Ce vendredi la couleur de l’espoir sera violette. Une déferlante mauve envahira les villes de toute la Suisse réclamant, comme le 14 juin 1991, plus de justice. Parce qu’en 18 ans, peu de choses ont finalement changé. Les femmes sont toujours payées moins que les hommes sans aucune raison valable. Le travail domestique n’est toujours pas reconnu comme étant un travail, dévalorisant ainsi les métiers du care qui sont parmi les plus mal payés de la société et généralement effectués par des femmes. Être une femme en 2019, c’est s’entendre dire, encore, que l’on n’a pas sa place dans les hautes écoles, qu’une femme est trop émotive pour diriger, qu’elle est trop faible pour se défendre, qu’elle n’aurait pas été violée si elle s’habillait mieux. En effet, les violences faites aux femmes sont souvent passées sous silence, le viol est rarement puni, le harcèlement même pas reconnu. Être maltraité par son compagnon, c’est souffrir de violences domestiques, comme si l’adjectif enlevait finalement son sens au mot violences, qui domestiques ou non sont pourtant les mêmes et en même temps clairement différenciées. Et pourtant, ce sont les femmes qui réfléchissent au meilleur moyen d’éviter des ennuis qu’elles n’ont même pas cherchés. Il est nécessaire de s’habiller convenablement pour ne pas échauffer les esprits. Il faut remercier les hommes qui pourraient les complimenter, pour éviter le risque d’être ensuite insultées. Il faut aussi payer très cher le fait d’être une femme. Pour un même rasoir bleu ou rose, la différence de prix est exorbitante. Comment ne pas s’indigner lorsque de nombreuses femmes n’ont même pas les moyens de se payer des protections hygiéniques, parce qu’elles sont hors de prix ! Être une femme, c’est être gentille et belle, ne pas taper, ne pas mal parler, devenir une victime, une proie intrinsèque à la violence de certains hommes. Être une femme c’est regarder les listes politiques comme celle des jeunes UDC Valais et ne voir aucune femme. Bien que les listes recherchent activement des femmes, elles ne sont souvent que prétextes pour la remplir et soutenir les candidatures masculines.

Mais vendredi, ces femmes, toutes, qui ont connu des violences physiques ou verbales, qui ont été violées, frappées, harcelées, insultées, qui ont eu peur ou qui ont fait preuve de courage, sortiront dans la rue. Elles iront crier leur mécontentement, leur rage face à un système patriarcal trop sclérosé pour les entendre jusque-là. Elles iront occuper l’espace public, se légitimer par le nombre et réclamer l’égalité des droits et des chances pour le 50% de la population qu’elles représenteront. Elles demanderont un monde un plus juste, plus humain, plus droit. Elles seront à Lausanne, Genève, Fribourg, Berne, Neuchâtel et à Sion. Alors mesdames, sortons ce vendredi, partout. Faisons entendre notre voix.

Jasmine Lovey

1 commentaire:

  1. A Sion, nous étions 12'000 pour une marche mémorable et magique ! 12'000 sœurs (et quelques frères), joyeuses, fières, bruyantes et remplies d'espoir. Des mots forts, des témoignages bouleversants, des chants et des slogans revendicateurs et souvent drôles, ont résonné durant toute la journée sur la Planta. Quel est l'imbécile qui a dit que les femmes ne savaient pas se soutenir ? Cette journée a été marquée par la solidarité envers toutes les femmes du monde entier, un sentiment de sororité qui a déferlé tel un tsunami débordant de chaleur, d'amitié et d'espoir.
    Merci à toutes celles et ceux qui, malgré le scepticisme ambiant, ont organisé avec enthousiasme cette journée qui restera marquée dans les annales d'un Valais nouveau, joyeux, et plus féminin.
    Fières, vénères et pas prêtes de se taire !

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