10 avril 2016

Un cauchemar... politique

Entremont Autrement publie de temps à autre des tribunes libres. Aujourd'hui, c'est un texte de Simon Darioli que nous publions avec son aimable autorisation.

J’ai eu, il y a quelques nuits, un rêve un rêve étrange, de ceux qu’on fait dans le demi-sommeil, lorsque la pensée s’évade et confond imaginaire et réalité, un rêve dont on se souvient clairement et qui nous poursuit dans l’éveil… Envie de le partager pour m’en débarrasser…



J’étais chargé par mon ancienne cheffe de Département, Mme Esther Waeber Kalbermatten, de lui proposer une stratégie de réélection pour la prochaine législature cantonale. Angoisse, malaise... Comment pouvais-je recevoir et assumer ce mandat, alors que nos relations avaient été difficiles et s’étaient terminées un peu abruptement ? Pas de réponse à la question, mais j’avais accepté le mandat… Je consultai un devin, un certain Bender de Fully, qui, dans mon rêve était une sorte de croisement entre un Bouddha chinois et un chaman lapon. Il me reçut, les yeux mi-clos, pénétré de sa science des arcanes, et me dit seulement. « Tss, Tss mon jeune ami (jeune, moi ?), tu apprendras encore que le visible n’est pas souvent la réalité du jeu politique. Va, et cherche la réponse dans le haut. » Ouais.... Le haut de quoi ? Du panier ? Des aspirations de la population ? Du Valais ? Réponse de devin : « va et cherche… »

Je consultai le président du parti de ma mandante qui me dit : « Désolé, je n’en sais pas plus que toi. J’apprends ce qui se passe par la presse. » Ah…belle ambiance de franche camaraderie…La lutte finale aurait-elle déjà commencé ?

Je ne pouvais pas consulter Stéphane Rossini, candidat potentiel déclaré à la fonction de de ma mandante. Dommage, c’était mon élève à l’école, il y a 42 ans, et j’aurais eu du plaisir à le revoir.

A défaut d’indication claire, je retins la 3ème option, le haut du Valais. Ca, au moins c’est une constante de l’histoire, et je proposai une stratégie (dans mon rêve c’était plus confus, mais il faut bien que je remette en forme).
1. Retarder au maximum l’annonce d’une nouvelle candidature. Ca réfrène les ambitions et raccourcit le temps des débats.
2. Ecarter discrètement, mais efficacement, toute possibilité de se profiler et de s’annoncer ouvertement candidat aux concurrents potentiels… Il n’y en a de toute façon qu’un seul.
3. Valoriser un bilan de candidature en gommant les écueils, ceux des coupes dans l’aide sociale, dans les subventions d’assurance maladie, ceux de la gestion du domaine hospitalier, et valoriser les éléments plus symboliques que sont l’importance de la présence d’une femme au Conseil d’Etat et les réalisations faites au titre de la défense du genre.
4. S’assurer l’alliance de l’ensemble du Haut Valais en négociant (discrètement!) l’avantage d’un mandat de législature interrompu après deux ans (le motif importe peu. Lâge, l'énergie ou toute autre raison plausible) l'essentiel étant la durée qui permettrait :

  • D’annihiler les chances du candidat Grichting d’obtenir un siège au profit du PLR
  • De permettre à l’UDC de disposer de 2 ans pour que le candidat possible Ruppen soit en mesure de se présenter (2017, c’est trop tôt, vu sa récente élection au Conseil National et ses visées sur Naters).
  • De légitimer le candidat Cina à se déclarer, au nom de la continuité de l’action gouvernementale, et d’empêcher ainsi le passage du siège au jaune Roberto Schmidt, comme prévu dans les accords jaune/noir du haut
  • De mettre le SPO du Haut en situation favorable lors d'une élection complémentaire, le PS du Bas ne pouvant décemment "enlever" un siège au Haut Valais.
  • Sur cette base, on peut fédérer l’ensemble du Haut, et régler l’élection en s’assurant que rien ne change dans le canton


5. Le PDC du bas ne pourra qu’être favorable à cette perspective qui éliminerait sans combat, ou renverrait à une question haut-valaisanne, les problèmes de représentation des minorités, s’assurant ainsi 2 sièges PDC dans le Bas, le troisième, celui de l’UDC n’étant plus contesté, mais son soutien assez ouvertement sollicité. Circulez, braves électeurs, rien ne bouge et il n'y a plus rien à voir...

Et voilà… Le tour est joué, tout le monde sera content. Et si le candidat Darbellay devait arriver, on en fera bien façon. A 4 à 1, la majorité du Conseil d’Etat n’est pas menacée.

Là, je me suis réveillé. Il était 2 heures du matin. Je me suis levé et me suis servi un grand whisky. Déprimé…  Pourquoi ? Allez savoir… Ce n’était qu’un rêve de mandat... Prémonitoire ? Je vous laisse ... Observez autour de vous, captez les éléments de compréhension au hasard des discussions de bistrot et d’officines officielles, regardez les décisions d’aujourd’hui en vous demandant ce qui les fonde. Et vous aurez peut-être la réponse. Peut-être dans le Haut...

PS: j'avais écrit ce rêve, pour moi, sans autre idée que jouer entre l'imaginaire et la réalité. Et ce matin le NF annonce la non-candidature de Franz Ruppen en avançant exactement les motifs imaginés. Alors j'ai décidé de le publier...


Simon Darioli

3 commentaires:

  1. On aimerait bien savoir ce qu'en pense le président du PS valaisan...

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  2. Depuis la publication de cette fiction est intervenue la renonciation de Cina.... A réécrire

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  3. Salü Simon
    Eine grundsätzlich interessante und süffig zu lesende Träumerei...
    Sie hat zwei grosse Makel:
    Die Reduktion der Qualitäten von Staatsrätin EWK einzig auf ihr Frausein lässt erahnen, dass beim Dir noch unverdauter Frust vorhanden ist, der den Blick verzerrt und jede Fairness beerdigt.
    Der Hinweis auf eine Oberwalliser Verschwörung gegen das VS Romand gehört in eben diese Ecke der Verschwörungstheorien und zeigt mir nochmals, dass da ein Groll Deinerseits gegenüber dem Oberwallis vorhanden ist, der einmal aufgearbeitet werden sollte.
    Ich helfe Dir gerne mal bei einem Feierabendglas, diesen zu überwinden.
    Marc Kalbermatter

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