Comme un petit air de jeu vidéo.
Vous avez des blouses blanches (qui bien sûr ne sont pas si blanches que ça !) et vous avez une équipe de justiciers aux hautes valeurs morales ajoutées (Pont, Savioz, Ducrot, Rian d, Cerutti and co). Vous mettez une ambiance de saine collaboration entre des services de chirurgie et d’anesthésiologie pour savoir qui est le patron, de jalousie entre différents protagonistes. Au-dessus, un conseil d’administration dont l’idéal n’est pas clair... Puis vous mettez le feu ( QUI ???) en racontant que le chirurgien opère les yeux rivés sur un écran TV pour suivre un match de foot. Et voilà, la partie peut débuter!
Pan!
Il y a eu des décès après des opérations de l'œsophage et du pancréas ! Malheureusement pour ces patients et leur famille, il s’agit toujours de situations oncologiques très périlleuses où le pronostic vital est engagé. L’abstinence de traitement chirurgical signifie la mort. La chirurgie pouvant offrir un espoir, mais aussi des risques. Chacune de ces situations est discutée par un ensemble de personnes responsables (l’oncologue, le chirurgien, le radiothérapeute, le radiologue, le pathologue) pour décider du meilleur traitement pour chaque situation. Chaque patient est différent, et aucun chirurgien n’est parfait. Mais le travail est fait consciencieusement dans le respect du patient. Tout est perfectible et tout doit être entrepris pour améliorer les traitements et la prise en charge globale des patients. Mais est-ce en tirant à boulets rouges sur un chirurgien qui donne le meilleur de lui-même pour notre canton que l’on va améliorer la qualité de notre médecine hospitalière?
Pour cette entreprise de démolition, l’équipe de choc a eu l’aide du journal unique du canton qui a travaillé comme la presse de boulevard à grands titres destructeurs et irresponsables : Bettschart par ci Bettschart par là en première page, même pas la politesse primaire d’un M. Et d’articles dirigés, orchestrés pour mettre le feu, signés par le rédacteur en chef ad interim M. J-Y Gabbud, jouant de son pouvoir médiatique éphémère. Et pour faire bonne mesure, l’1 dex a fini le travail.
Hourra!
Le chirurgien jette l’éponge! Enfin ce dangereux malfaiteur s’en va. L’hôpital du Valais triomphe… Sauf que sur les épaules du chirurgien reposait une grande partie de l’excellence de l’hôpital qui pouvait effectuer de la chirurgie hautement spécialisée, qui était reconnu comme un centre spécialisé de traumatologie. Et voici que le Dr Daniel Fishman annonce son départ. Il est l’une des pièces maîtresses du service des urgences qu’il a forgé dans des conditions difficiles. Personne ne peut lui reprocher un ego surdimensionné, il a toujours travaillé en collaboration étroite avec tous ses collaborateurs. C’est peut-être pour cela que les réactions des vedettes interrogées et choisies par le Nouvelliste n’avaient qu’un « no comment » à déclarer pour ce départ. Mais voilà qu’avec la démission du Dr Fishman, le château de cartes commence à s’écrouler. C’est un peu comme l’initiative sur l’immigration de masse : les conséquences sont potentiellement dangereuses et les avantages pas évidents, mais certains sont contents d’avoir fait le buzz… Comme un petit air de jeu vidéo…
Alors quel avenir pour notre hôpital du Valais ?
Quel excellent chirurgien ou quel excellent intensiviste viendront combler les vides laissés par le Pr Bettschart et le Dr Fishman? Dans l’ambiance actuelle il faut beaucoup de courage et d’abnégation pour se lancer dans la fosse aux lions! Espérons de tout cœur que des perles rarissimes arriveront (d’où ???) pour sauver l’Hôpital du Valais de la débandade. Espérons aussi que les grands donneurs de leçon laisseront travailler en paix les nouveaux arrivés, qu’ils se concentreront plus sur les combats de reines, la course à pied et la politique des petits copains.
Bonne suite de carrière au Pr Vincent Bettschart et au Dr Daniel Fishman et merci pour votre énorme travail accompli en Valais !
Dr Gilbert Darbellay
Médecin généraliste
FMH
Orsières-Valais